Soufisme et Chiisme: la science intérieure

Soufisme et Chiisme: les points communs (4)

العلم الباطن

بسم الله الرحمن الرحيم والصلاة والسلام على نبينا محمد

Les soufis et les chiites ont en commun l’idée que la loi de l’islam a-chari’a الشريعة est partagée en ce qui est apparent, a-zâhir (الظاهر) et ce qui est intérieur, caché, al-bâtin ( الباطن ); en ce qui est commun ( العام ) et ce qui est particulier ( الخاص ). Cette croyance les a évidemment conduit à donner au Coran, aux hadiths et à la loi de l’islam des interprétations occultes et abstraites. De même, cela les a pousser à diviser les musulmans en deux groupes: les gens du communs (al-‘âma العامة ) et les gens formant l’élite ( al-khâssa الخاصة ). 

1) L’apparent et le caché (l’intérieur) الظاهر والباطن

A) Chez les chiites 

Les chiites pensent que toute chose apparente a un sens caché et pour eux, ’Alî رضي الله عنه a reçu la connaissance intérieure, de même que ses enfants qui sont, selon eux, leurs imams infaillibles.  Ils ont aussi partagé l’apparent et le caché entre le Prophète ﷺ et le successeur (al-wassî الوصي); ainsi ont-ils dit: « L’appel apparent (الدعوة الظاهرة) était la part du Messager d’Allah ﷺ et l’appel intérieur est la part de son successeur…L’apparent c’est la chari’a et le caché (l’intérieur) c’est la vérité; le détenteur de la chari’a c’est le Messager d’Allah ﷺ et le détenteur de la vérité, c’est le successeur (الوصي) ‘Alî ibn Abou Tâlib ».

Arrêtons-nous un instant sur cette idée diabolique, enjolivée par la poésie, qui se cache dans cette la phrase: « إن الظاهر هو الشريعة، والباطن هو الحقيقة : L’apparent c’est la chari’a et le caché (l’intérieur) c’est la vérité » Cela veut donc dire que la loi de l’islam n’est pas la vérité car elle est apparente, car seul, le caché (l’intérieur) est la vérité. Première insulte

Deuxième insulte: « le détenteur de la chari’a c’est le Messager d’Allah ﷺ et le détenteur de la vérité, c’est le successeur (الوصي) ‘Alî ibn Abou Tâlib » ce qui signifie que le détenteur de la vérité n’est pas le Prophète ﷺ mais ‘Ali رضي الله عنه» 

B) Chez les soufis

Les soufis ont repris les idées des chiites en partageant la religion en « vérité et en chari’a » et la science de la religion en « science de l’intérieur et science de l’apparence »

Abū Naṣr ‘Abd Allāh al-Sarrāj at Toussî الطوسي, né en Perse et mort en 378 H, écrit dans son livre « Les éclairs de lumière sur le soufisme اللمع في التصوف »: « La science est apparente et intérieure, le Coran est apparent et intérieur, le hadith du Messager d’Allah ﷺ est apparent et intérieur et l’islam est apparent et intérieur »

Ahmad ibn ‘Ajiba إبن عجيبة, soufi important de la voie ad-darqâwiyya-a-chadhiliyya, né en 1160H, au Maroc, a dit: « Jibrîl est d’abord descendu avec la chari’a الشريعة, quand elle fut établie, il descendit une deuxième fois avec la vérité que le Prophète ﷺ attribua à certaines personnes. Le premier qui en a parlé et l’a divulguée est sayyidina ‘Ali رضي الله عنه »

On trouve dans les livres soufis les mêmes récits, rapportés par les chiites, sur le fait qu’Alî رضي الله عنه s’est vu accordé la science de l’intérieur, comme par exemple: 

– ‘Ali رضي الله عنه aurait dit, selon eux: « Le Messager d’Allah m’a enseigné 70 chapitres de science que personne d’autre que moi ne connait » 

– le hadith forgé: « Je suis la ville de la science et ‘Ali est sa porte » (Voir : ICI )

2) Leurs arguments

Pour justifier leurs idées, les chiites et les soufis avancent les arguments suivants:

Les hadiths :

a) « إن للقرآن ظهرا وبطنا وحدا ومطلعا : Certes le Coran a un extérieur (lit: un dos), un intérieur, une prescription (hadd) et une entrée en matière » et « للقرآن باطن، وللباطن باطن إلى سبعة أبطن Le Coran a un intérieur et l’intérieur a (lui-même) un intérieur jusqu’à 7 intérieurs ». Ces hadiths sont inventés, voir ICI et  ICI

b) « أن لكل آيةً ظهْرا وبطنا وحدّا ومطلَعا Chaque verset a un extérieur et un intérieur, une prescription et une entrée en matière » (qui est un hadith mawkouf موقوف ou moursal مرسل voir ICI ). Pour la terminologie du hadith, en français, voir : ICI

c) « …والذي نفسي بيده، ما منه آية إلا ولها ظهر وبطن، وما فيه حرف إلا وله حد، ولكل حد مطلعPar Celui Qui (tient) Mon âme dans Sa main, il n’y a pas de verset (dans le Coran) qui n’ait un extérieur et un intérieur, ni de lettre qui n’ait de prescription et pour chaque prescription, il y a une une entrée en matière »   (hadith moursal; Ibn Hazm رحمه الله a dit qu’il ne peut pas servir de preuve; voir ICI )

d) « La science de l’intérieur est un des secrets d’Allah عز وجل et une des décisions d’Allah qu’Il lance dans les cœurs de qui Il veut parmi Ses adorateurs علم الباطن سر من أسرار الله عز وجل وحكم من أحكامه يقذفه في قلوب من يشاء من عباده » ce hadith est mawdou, inventé, voir ICI

e) Ibn Mass’oud رضي الله عنه a dit: « أُنزِل القرآنُ على سبعةِ أحرُفٍ ، لكلِّ آيةٍ منها ظهرٌ وبطنٌ ، ولكلٍّ حدٌّ ومَطلَعٌ وإن علي بن أبي طالب عنده علم الظاهر والباطن : Le Coran a été révélé selon 7 lettres; pour chaque verset, il y a un extérieur (lit: un dos) et un intérieur et pour chacun, il y a une prescription et une entrée en matière et certes ‘Alî Ibn Abî Tâlib possède la science de l’apparent et du caché » Les savants ont dit qu’ibn Mass’oud رضي الله عنه n’a jamais dit cela et que cette parole n’est pas correcte. Voir ICI

Il existe bien un hadith sur le sujet, reconnu par des savants et déclaré comme faible par le cheikh al-Albanî رحمه الله , qui est: « أُنزِل القرآنُ على سبعةِ أحرُفٍ، لكلِّ آيةٍ منها ظهرٌ وبطنٌ، ولكلٍّ حدٌّ ومَطلَعٌ  Le Coran a été révélé selon 7 lettres; pour chaque verset, il y a un extérieur (lit: un dos) et un intérieur et pour chacun, il y a une prescription et une entrée en matière » ( Voir ICI )

Explication du hadith : Que signifient les lettres ? La meilleure des réponses est qu’il s’agit de sept manières de lire qui comportent des variations au niveau des mots mais restent concordantes au niveau du sens. S’il arrive qu’il y ait des variations à propos du sens, cela implique la diversité et la différence et non la contradiction et l’opposition. (Pour plus de précisions, voir ICI ). Plus tard, durant le califat de ‘Othman رضي الله عنه les Compagnons رضي الله عنهم décidèrent de ne garder qu’une seule de ces lectures afin d’éviter les disputes entre les croyants. (Pour plus de détails, voir ICI )

Pour ce qui du passage « pour chaque verset, il y a un extérieur (lit: un dos) et un intérieur », beaucoup d’explications ont été avancées comme:

– l’extérieurالظهر signifie la prononciation اللفظ du Coran et l’intérieur البطن son interprétation.

– son extérieur, c’est ce qui apparait clairement comme significations et son intérieur, c’est ce qui est caché, difficile à comprendre et qui a besoin d’une profonde réflexion et d’une parfaite compréhension pour en faire sortir ses significations.

– son extérieur: c’est-à-dire ses récits et son intérieur: c’est prendre (le verset) en considération, profiter de ses avis et (suivre) l’avertissement (qu’il contient)… 

-son extérieur veut dire sa révélation à laquelle il faut croire et son intérieur, c’est l’obligation de le mettre en pratique.

Pour le passage « et pour chacun, il y a une prescription حدّ et une entrée en matière مطلع », le mot prescription حدّ a donné lieu à plusieurs interprétations, parmi lesquelles:

– ce qui nous est déclaré et qui nous est interdit de transgresser et d’enfreindre parmi le licite et l’illicite…

– les obligations et les lois

Quant au terme al-matla’ (entrée en matière), il a été défini comme étant:

– sa récompense et sa punition

– la compréhension; parfois Allah تعالى accorde, à celui qui y réfléchit et y médite, comme interprétation et significations ce qu’Il n’accorde pas à d’autres. Voir ICI

Ce hadith ne veut donc pas dire qu’il existe une science extérieure réservée aux savants musulmans et une autre, intérieure, réservée à une « élite » comme l’affirment les chiites et les soufis.

f) Les soufis prennent la parole suivante d’Abou Houraïra  رضي الله عنه comme preuve de l’existence de la science ésotérique et du panthéisme وحدة الوجود. Voyons tout d’abord quelle est cette parole rapportée par al-Boukhârî. Abou Houraïra  رضي الله عنه a dit: « J’ai appris du Messager d’Allah ﷺ deux récipients (de science): quant à l’un des deux, je l’ai transmis et quant à l’autre, si je le communiquais, on me couperait la gorge ». 

Les savants sont unanimes sur le fait que ce qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه a caché n’a aucun rapport avec le panthéisme (qui est un koufr manifeste) ou la science ésotérique. Il s’agit plutôt de quelques hadiths sur les troubles et les signes de l’Heure qui s’opposent à certains émirs contemporains d’Abou Houraïra  رضي الله عنه. (Ce dernier cacha ces hadiths) par crainte de leur tyrannie et leur injustice. Il a estimé que dissimuler ces hadiths ne diminuait en rien la religion car l’injustice du tyran est visible, connue et n’a pas besoin d’un hadith qui l’explique.

L’imam al-Qurtubî رحمه الله a dit: « Nos savants ont dit: ‘’ Ce qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه n’a pas divulgué, par crainte de la tentation ou du meurtre, concerne les troubles, le nom des apostats, des hypocrites et choses de ce genre qui ne concernent pas les preuves évidentes البينات et la bonne voie والله تعالى أعلم »

Si l’opinion sur le panthéisme et la science ésotérique était authentique et légale, comment serait-il possible que le Prophète ﷺ l’ait dissimulée et ordonné à ses Compagnons رضي الله عنهم de la cacher ??? Pourquoi cacher une vérité ayant trait à des questions fondamentales de la croyance alors qu’Allah عز وجل dit: « Certes ceux qui cachent ce que Nous avons fait descendre en fait de preuves et bonne direction après l’exposé que Nous en avons fait aux gens, dans le Livre, voilà ceux qu’Allah maudit et que les maudisseurs maudissent » (La vache: 159)

Ibn Hajar رحمه الله a dit: « Les savants ont interprété le récipient (la science) qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه n’a pas communiqué comme étant les hadiths mentionnant les noms des mauvais gouvernants, leur manière d’être et leur époque; d’ailleurs, il arrivait qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه en nomme certains par un surnom, sans les citer explicitement, par crainte pour lui-même, comme lorsqu’il a dit: « Je cherche refuge auprès d’Allah contre le début des années soixante et la gouvernance des jeunes » faisant allusion au califat de Yazid ibn Mou’âwiya qui eut lieu en l’an 60 de l’Hégire. Allah تعالى exauça l’invocation d’Abou Houraïra  رضي الله عنه qui mourut un plus tôt.

Pour plus de détails, voir « La signification des propos d’Abou Houraïra رضي الله عنه » (en français): ICI et pour la version arabe: ICI

On peut citer également l’exemple d’Houdhaïfa ibn al-Yamân رضي الله عنه à qui le Prophète ﷺ avait enseigné le nom des hypocrites. Bien que ce Compagnon connaissait ces hypocrites, il ne  divulguait pas leur noms. Un jour ‘Omar رضي الله عنه lui demanda:  « Y a-t-il un hypocrite dans les gens qui travaillent pour moi? » Il répondit: « Oui » ‘Omar رضي الله عنه dit alors: « Qui est-ce? » Il dit: « Je ne le citerais pas »…C’est pourquoi lorsque quelqu’un mourrait et qu’Houdhaïfa رضي الله عنه n’assistait pas à la prière funéraire, alors ‘Omar رضي الله عنه n’y assistait pas non plus. (Pour plus de détails sur sa vie, consulter « نبذة مختصرة عن سيرة الصحابي الجليل حذيفة بن اليمان رضي الله عنهما : ICI  »

3) Tafsirs ésotériques du Coran

En affirmant détenir « une science spéciale », les soufis et les chiites en ont ainsi profité pour interpréter le Coran, de la façon qui les arrange, afin de justifier leurs idées et leurs croyances. Avant de donner quelques exemples de ces commentaires, il est intéressant de constater que les juifs aussi ont fait l’interprétation ésotérique et symbolique de la Bible, nommée la Kabbale.  À ce sujet, il est intéressant de constater, dans cette vidéo, en français, que la Kabbale est associée à la pratique de la magie: voir ICI 

A) Chez les chiites

– Pour les chiites duodécimains, les versets « (C’est Lui) qui connaît le mystère الغيب. Il ne dévoile Son mystère à personne. Sauf à celui qu’Il agrée comme Messager… » (72:26,27) signifient que les imams connaissent le mystère ( أصول الكافي).

– Al-Khomeini interprète le verset: « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit… »(4:58) ainsi: « Allah a ordonné au Messager de rendre le dépôt, c’est-à-dire al-imamat الإمامة à leurs ayants-droit qui est l’émir des croyants qui devra le rendre à celui qui viendra après lui, et ainsi de suite » (الحكومة الإسلامية للخميني)

– Dans son tafsir, al-Qummi « Et la terre resplendira de la lumière de son Seigneur… »(39:69) affirme que le Seigneur de la terre est en fait l’imam de la terre qui, lorsqu’il se montre aux gens, ces derniers n’ont plus besoin de la lumière du soleil et de la lune !!!

B) Chez les soufis

– Ibn ‘Arabî, dans son tafsir, a dit au sujet des versets « Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement ?. Sur la grande nouvelle » (78:1,2) que l’émir des croyants Alî, c’est lui la grande nouvelle.

– Ibn ‘Atā’ Allah Al-‘Iskandarī   ابن عطاء الله الاسكندري soufi important de la voie a-Chādhiliyya a dit que le verset: « Si nous abrogeons un verset آية quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable… » (2:106) signifiait: « Nous ne faisons pas disparaître de wâli ولي d’Allah, sans le remplacer par (quelqu’un) de meilleur ou de semblable ! (لطائف المنن )  (NdT: dire que le terme « Âya (verset, signe) » utilisé par le Très Haut signifie un wâlî est grave car c’est une déformation du sens du verset et des tafsîrs des savants. Par contre, on peut faire une comparaison intéressante avec les chiites duodécimains qui donnent à certains d’entre eux le titre de âyatoullah ( آية الله : signe d’Allah)) (voir à ce sujet: Soufisme et Chiisme (1))

– Dans la voie at-Tijâniyya (voir Soufisme et Magie (1)), les montagnes, mentionnées dans le verset : « Et la Terre, Nous l’avons étendue et Nous y avons enfoncé fermement des montagnes… » (50 Qâf: 7) signifient les wâlis d’Allah ?!!!

– Pour la voie al-Khatmiyya, la corde d’Allah حبل الله , dans le verset « Et cramponnez-vous tous ensemble à la corde d’Allah et ne soyez pas divisés… » (3:103) désigne les gens de la maison آل البيت (la famille du Prophète ﷺ); pourtant, des hadiths nous indiquent qu’il s’agit du Coran (voir ICI) ; dans les tafsirs, on trouve, pour ce terme, les interprétations suivantes :

 « le Coran, le pacte d’Allah عهد الله », en référence à un autre verset (3:112) où le mot « corde حبل » est aussi utilisé ( tafsir Ibn Kathir)

« la religion d’Allah » (tafsir a-Sa’dî)

« la Communauté الجماعة, le Coran, le pacte d’Allah » (tafsir a-Tabarî)

Les chiites duodécimains ont interprété beaucoup de versets en prétendant qu’ils parlaient des imams de Âl al Baït; de même, les soufis ont expliqué des passages du Coran, à leur façon, pour faire croire que ces versets parlent des wâlis الأولياء. Ils se rejoignent donc sur l’idée d’une science intérieure, réservé à leur élite, afin de pouvoir faire un tafsir ésotérique باطني du Coran. Les chiites et les soufis ont ainsi interprété les textes coraniques sans tenir compte des principes de la chari’a et de la linguistique; ils ont donné à ces textes des significations et des objectifs différents, ce qui constitue, sans aucun doute, une falsification du sens des textes du Livre d’Allah عز وجل ! De même, ils sont sont d’accord pour dire que cette sorte de tafsir, seuls leurs élites peuvent le comprendre. 

4) Profanation des versets d’Allah الإلحاد في آيات الله 

Les soufis et les chiites (ou toute autre personne) qui osent changer le sens des versets coraniques feraient bien de méditer la parole d’Allah تعالى Qui nous apprend que « Certes ceux qui profanent Nos versets  إنَّ الذين يُلْحِدُون في آياتنا ne Nous sont pas cachés لا يَخْفَونَ عَلَيْنا… » ( Les versets détaillés: 40).

Al-ilhâd الإلحاد des versets d’Allah عز وجل signifie les faire dévier de l’exactitude, et ce, quelle que soit la manière utilisée : soit en les reniant, en les rejetant et en accusant de mensonge la personne qui les rapporte; soit en les dénaturant, en changeant leur véritable signification et en leur donnant des significations contraires à la vérité.

Le Très Haut menace celui qui profane Ses versets (en lui disant) qu’il n’est pas caché de Lui, bien plus, son Seigneur connait ce qui est apparent et caché chez lui et Il le rétribuera pour cet acte commis (al-ilhad). C’est pourquoi Le Très Haut dit (ensuite) « Est-ce que celui أَفَمَن qui sera jeté au Feu » comme celui qui profane les versets d’Allah « est meilleur ou bien celui أم من qui viendra confiant آمِناً le Jour de la Résurrection ? » (qui se sent en sécurité) du châtiment d’Allah et qui mérite Sa récompense ? Il est connu que ce dernier est meilleur….

Pour plus de détails, voir le tafsir d’A-Sa’dî : ICI ; celui d’Ibn Kathir : ICI et celui de Tabari : ICI

Remarques importantes sur la traduction du sens du verset ci-dessus :

Dans certaines traductions, on trouve, pour les termes الذين يلحدون في آياتنا « ceux qui dénaturent, déforment le sens de Nos versets ». Traduire le verbe alhada fî ألحد في de cette façon restreint la signification de ce verbe qui a un sens beaucoup plus fort et plus large comme on le constate dans les tafsirs. On remarque d’ailleurs que dans ces mêmes traductions, le verbe alhada fî, dans le verset 180 de la sourate Al-A’râf, a été traduit par « profaner » (voir le sujet sur la profanation des Noms d’Allah تعالى ).  

Pour ce qui est des autres différences (de moindre importance) dans la traduction du verset, les mots arabes ont été accolés à la traduction afin de faciliter la vérification.

Et Allah تعالى sait mieux.

Profanation des versets d'Allah dans le soufisme et le chiisme
Profanation des versets d’Allah dans le soufisme et le chiisme

5) Existe-t-il une science intérieure ?

Un jour, Ibn Taymiyyah رحمه الله fut interrogé sur la nature de le science intérieure; sa réponse fut la suivante:

« Si on entend par là la science qui est cachée de la plupart des gens, alors elle est de deux sortes: la première est une science intérieure باطن qui contredit la science apparente العلم الظاهر et la deuxième sorte est celle qui ne la contredit pas.

La première sorte est fausse, et celui qui prétend (détenir) une science intérieure ou une science du caché qui contredit la science apparente se trompe. Il est soit un athée incroyant, soit un ignorant égaré.

Quant à la deuxième sorte, elle consiste, en fait, à parler sur la science apparente. Cette science intérieure peut donc être vraie comme elle peut être fausse; c’est pourquoi, afin d’être acceptée, elle ne doit pas contredire la science apparente connue et doit être reconnue comme vraie. Et dans le cas où on sait qu’elle est fausse, elle sera alors rejetée, ou sinon, on s’en abstiendra…»   ( ICI )

Pour Ibn Taymiyyah رحمه الله, celui qui affirme que le Prophète ﷺ est envoyé avec la science extérieure, sans la science intérieure, a en fait cru en une partie de ce avec quoi il est venu et a renié une autre partie, il devient donc mécréant. Voir son livre, en français « La distinction entre les alliés (les wâlis) du Tout Miséricordieux et les alliés du Diable » ICI  pages 108, 109.

6) Conclusion

Étant donné que les chiites et les soufis ne trouvent rien dans le Coran qui confirme leur programme et leur voie, il leur fallait donc trouver un moyen pour donner au Livre d’Allah تعالى , aux hadiths et à la loi de l’islam, des interprétations qui suivent leurs passions et appuient leurs idées. Ce moyen c’est l’affirmation de l’existence d’une science intérieure, réservée à une élite, faisant bien entendu, partie de leur groupe. Faire croire que l’on possède « une science cachée » est en réalité un piège qui a plusieurs fonctions parmi lesquelles :

– remettre les barrières entre Allah تعالى et Ses créatures, barrières que l’islam est venu détruire.

– attirer les musulmans pour en faire des adeptes du groupe, en leur faisant miroiter l’accès à cette science.

– diviser la Communauté.

– déformer le message de l’islam.

Les musulmans se doivent donc d’être sur leurs gardes afin de ne pas se faire piéger par les discours enjolivés qui veulent les éloigner de la science divine et de la voie droite. oummatoukoum le 9 Rabî’ al-Awwal 1442/ 26-10-2020.

والله تعالى أعلم

Références

1) Le livre العلاقة بين الصوفية والإمامية، جذورها، واقعها، أثرها على الأمة: د. زياد عبد الله الحمام  (Le lien entre le soufisme et le chiisme duodécimain, ses origines, sa réalité, son influence sur la Communauté: dr Ziyâd ‘Abdoullah al Hamâm) p 98 à 121

Présentation du livre: ICI

2) الظاهر والباطن : ICI

3) تشابه الشيعة واليهود في الوصية بالإمامة :  ICI

4)   مفهوم تقسيم الدين إلى حقيقةٍ وشريعةٍ وآثاره السيِّئة على الأمَّة : ICI

La science intérieure commune au soufisme et au chiisme.
Les tafsirs ésotériques du Coran.

Soufisme et Chiisme: tombeaux et mausolées

Soufisme et chiisme: les points communs (3)

Origine des tombeaux et mausolées en terre d’islam

بسم الله الرحمن الرحيم والصلاة والسلام على نبينا محمد

السلام عليكم ورحمة الله وبركاته

Cinq jours avant sa mort, le Prophète ﷺ a dit: «…Certes ceux qui sont venus avant vous prenaient les tombes de leurs Prophètes et des pieux parmi eux comme lieux de prière. Certes vous ne devez pas prendre les tombes comme lieux de prière car je vous interdit cela » (Mouslim) (1) Malgré les ordres du Prophète ﷺ , on trouve malheureusement, en terre d’islam beaucoup de tombeaux, de mausolées et de tombes à l’intérieur de mosquées.

Avant de poursuivre, il est important de rappeler la signification des mots « tombeau » et « mausolée ». Le tombeau est un monument funéraire élevé sur la tombe d’un mort. Le mausolée est aussi un monument funéraire mais somptueux et grandiose. (2) Tous les deux sont interdits en islam, de même que construire une mosquée sur une tombe où de placer cette dernière à l’intérieur d’une mosquée car l’inhumation doit suivre les préceptes islamiques. À ce sujet, Jâbir ibn ‘Abdillah رضي الله عنهما nous enseigne que le Prophète ﷺ a interdit de plâtrer les tombes, d’écrire dessus, de s’asseoir dessus et de construire dessus. (3) Ainsi, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم envoya ‘AIî رضي الله عنه un jour, en mission, en lui disant: « Ne laisse pas de statue, sans la détruire ni de tombe surélevée sans l’aplanir » (Mouslim) (4)

1) Origine des tombeaux et mausolées en terre d’islam

Durant les premiers siècles de l’Hégire, on ne trouvait pas, en terre d’islam, de construction sur les tombes. Les musulmans étaient enterrés simplement, conformément aux ordres du Prophète ﷺ.

Les premiers à avoir construit  des coupoles au dessus des tombes et édifié des mausolées sont les chiites, ensuite, les soufis les ont imités. D’après les savants, ces chiites, étaient les Fâtimiyounes (ou Fâtimides, nommés aussi al ‘Oubaydiyounes), ceux-là mêmes qui ont inventé le mawlid an nabawî . (5)

Les Fâtimides, en se nommant ainsi, on voulu tromper les musulmans en se faisant passer pour des descendants de la fille du Prophèteﷺ . Les savants et les historiens ont démontré qu’ils mentaient et ont dit que leur fondateur était un mazdéen (مجوسي majoussi) nommé Sa’îd ibn al-Houssein. (Il faut savoir que le mazdéisme (المجوسية) est une ancienne religion de la Perse antique, ancien nom de l’Iran actuel). Sa’îd se fit appeler ‘Oubaydoullah lorsqu’il voulut se manifester, répandre ses idées (c’est pourquoi on les appelle aussi al ‘Oubaydiyounes) et il se donna également le titre d’al Mahdî.

 Les Fâtimides se faisaient passer pour des chiites et cachaient leur incroyance. Ainsi, al-Qaddâh, le grand-père de Sa’îd, était un homme méchant qui aspirait à supprimer la religion de l’islam. Il exécuta les savants et les juristes…puis vint ses enfants qui suivirent son exemple, autorisèrent l’alcool et corrompirent les croyances des gens. (Voir : ICI

C’est pourquoi on est en droit de se demander pourquoi les soufis suivent-ils l’exemple des ennemis de l’islam (qui ont inventé l’anniversaire du Prophète ﷺ pour attirer les gens aux chiisme et qui ont construit tombeaux et mausolées afin qu’on y invoque autre qu’Allah تعالى) au lieu de suivre le Prophète ﷺ qui a interdit les innovations, les tombeaux, les mausolées ou de placer les tombes dans les mosquées. On leur conseille, en toute sincérité, de lire l’histoire des musulmans car il y trouveront de précieux renseignements sur les véritables origines de beaucoup de leurs croyances.

2) Importance des tombeaux et mausolées dans le chiisme et le soufisme

1) Chez les chiites

Dans le chiisme duodécimain (l’imamisme), la visite des tombeaux, des mausolées est une obligation et celui qui la délaisse est accusé d’incrédulité ! (6) Ainsi, ils prétendent que  visiter de la tombe d’al-Houssein رضي الله عنه comporte beaucoup de bienfaits et que c’est obligation comme celle du Pèlerinage ! Toujours selon eux, celui qui peut faire cette visite mais ne la fait pas désobéit en fait au Prophète ﷺ et les membres de sa famille (أهل البيت) ; ils affirment également que cette visite est une protection contre les épreuves ! Voir à ce sujet la vidéo très intéressante «  Sacralisation des tombeaux et des mausolées dans le chiisme et le soufisme » vidéo n1: ICI

Pour eux, visiter les tombes des imams et des pieux chiites accorde au visiteur de nombreux bienfaits comme: une vie plus longue, l’apaisement du chagrin, la disparition des soucis, la purification des péchés, l’obtention de l’intercession الشفاعة, le décuplement de la rétribution et de la récompense et la garantie d’entrer au Paradis pour celui qui fait la visite sincèrement. Selon eux, les dépenses faites pour visiter le tombeau d’Al-Houssein رضي الله عنه sont beaucoup mieux récompensées que les dépenses faites pour le Pèlerinage ! Ils prétendent aussi qu’Allah تعالى regarde tout d’abord ceux qui visitent la tombe d’al Houssein ibn ‘Alî رضي الله عنهما, dans la soirée de ‘Arafat, avant de regarder les pèlerins qui se trouvent à ‘Arafat ! De même, la récompense pour chaque rak’at d’une prière effectuée près de sa tombe est égale à 1000 pèlerinages, 1000 ‘oumras, au fait d’avoir libéré 1000 esclaves…etc 

Mouhammad al Kalini, un des « savants » importants de l’imâmisme (mort en 329 H), n’a pas hésité à rapporter que le Prophète ﷺ aurait dit: « Ô ‘Alî ! Celui qui me visite durant ma vie ou après ma mort, ou bien te visite durant ta vie ou après ta mort, ou bien visite tes deux fils durant leur vie ou après leur mort, je lui garantis, au Jour du Jugement, que le sauverai des affres et des malheurs (de ce Jour) jusqu’à ce que je le conduise avec moi dans mon rang » (7)

Il  est facile de comprendre que ce hadith inventé a pour but de servir les idées chiites. Ces derniers feraient mieux de mettre en pratique les hadiths authentiques, comme celui où le Messager ﷺ a dit: « Celui qui ment volontairement sur moi qu’il prépare sa place en enfer » (Mouslim) (8). Ils devraient également suivre l’exemple d ‘Ali رضي الله عنه (qu’ils prétendent aimer et suivre) en détruisant leurs mausolées et en aplatissant leurs tombeaux car on sait qu’Alî رضي الله عنه est parti aplanir, sur ordre du Prophète ﷺ, les tombes surélevées (4). De plus, ils doivent savoir que ce noble Compagnon رضي الله عنه n’aurait jamais oser mentir sur le Messager ﷺ car il a dit: « Lorsque je vous rapporte des choses du Prophète ﷺ, je préfère certes tomber du ciel plutôt que de dire sur lui ce qu’il n’a pas dit… » (Boukhârî-Mouslim) (9)

B) Chez les soufis

On retrouve aussi chez les soufis la vénération des tombeaux et les promesses de grandes récompenses pour ceux qui les visitent. Par contre, ils se distinguent par le nombre incroyable de leurs sanctuaires et mausolées consacrés généralement aux wâlis ( الأولياء ). Ainsi, en Egypte, on en compte plus de 1000; pour d’autres savants, ce nombre s’élève, en fait, à plus de 6000 dont 1000 sont connus (voir ICI ) ! (10)

Le soufi iraquien Mouhammad Ar Rawwâs (surnommé Baha ad Dîne), mort en 1287 H, a décrit dans son livre « Les éclairs des vérités برائق الحقائق ) ses visites aux tombeaux et mausolées faites durant ses longs voyages en terre d’islam. Il prétend que le Messager d’Allah ﷺ lui aurait ordonné de visiter la tombe de telle et telle personne et que lors de ses visites, il aurait reçu, de la part de ces morts, des aides spirituelles, beaucoup de connaissance…etc (11)  Pour inciter les disciples à visiter tombeaux et mausolées, on leur fait croire que le visiteur baigne dans la miséricorde, que ses péchés sont pardonnés et qu’il sera proche du Tout Miséricordieux. 

Il ne faut pas oublier qu’Ibis aime voir la prolifération des tombeaux et mausolées car dans ces lieux les gens invoquent autre qu’Allah عز وجل ; c’est pourquoi il apparait, parfois, en songe (sous une forme attirante) aux gens de peu de science pour leur faire croire qu’une personne pieuse est enterrée à tel endroit afin qu’ils y fassent construire un tombeau en honneur du défunt présumé. Ainsi, bon nombre de tombeaux et mausolées ont été édifiés en réponse à ces « rêves sataniques » rêves qui ont également pour but d’encourager les gens à visiter ces endroits. Pour en savoir plus sur cette ruse, voir l’article « Les rêves et les visions sataniques » 

3) Sanctuaires communs à l’imâmisme et au soufisme

Ces sanctuaires sont très nombreux et parmi eux, on trouve:

–   Le tombeau de Mâlik al Achtar, au Caire, nommé aussi « as sayyid al ‘Ajmî  ( ICI )Le mausolée de le tête d’al-Houssein ، رضي الله عنه au Caire, mais pour les savants, elle ne se trouve pas en Egypte, mais à Damas ou à Médine.  ( Voir leurs avis : ICI et ICI )

– Le sanctuaire de Sayyida Zaïnab, fille de ‘Alî رضي الله عنمها , au Caire, mais c’est encore une erreur car les savants nous disent qu’elle est enterrée à Médine (Voir leur avis : ICI et  ICI )

– Le tombeau de Sayyida Naffissa, fille d’al Hassan, fils de Zaïd, fils d’al Hassan, fils d’Alî رضي الله عنهم , mais pour ibn Bâz رحمه الله , cette tombe n’est pas la sienne. (Voir : ICI ) (12)

– On  peut ajouter à cette liste les tombeaux d’Ahmad al Badawî  ( أحمد البدوي ) situé à Tanta, en Égypte  et celui d’Ibrahim ad Dassoukî ( إبراهيم الدسوقي ) à Dessouk, en Égypte également. Al Badawî et ad Dassoukî étaient en réalité des chiites, qui sous le couvert du soufisme, essayaient de faire renaitre l’état fâtimide qui avait été chassé de l’Egypte par Salah ad Din. ( Voir à ce sujet : ICI  et ICI )

4) Que se passe-t-il durant les visites aux tombeaux ?

Les pratiques communes aux chiites et soufis durant ces visites sont:

A) Invoquer le mort, lui demander de l’aide, la satisfaction des besoins et le soulagement des angoisses. Ces convictions viennent du fait que le chiisme duodécimain et le soufisme accordent aux imams et aux wâlîs des attributs divins, comme connaitre ce qui est caché, influencer l’univers, procurer ce qui est utile et repousser le mal.  

B) Rechercher la bénédiction par la tombe, se frotter avec sa terre, l’embrasser ou encore prendre un peu de cette terre, la manger ou la mettre dans un récipient afin de chercher la guérison, qui est  considéré comme un cadeau précieux et comme médecine la plus puissante. Ainsi, dans la vidéo suivante, un chiite nous apprend comment préparer son remède avec de la terre de la tombe d’Al Houssein رضي الله عنه , tout en attribuant faussement ces paroles au Prophète ﷺ: « Allah a dédommagé mon fils al-Houssein en plaçant un remède sur sa terre (autour de sa tombe) » (Voir: ICI ).

Les chiites duodécimains ont d’ailleurs un livre de référence sur les visites des tombes, et tout particulièrement celle d’al-Houssein رضي الله عنه , nommé « Ensemble des visites كامل الزيارات »d’Ibn Qulawîh Al-Qummî (ابن قولويه القمي ) un important « savant » chiite du 4ème siècle de l’Hégire. Pour un aperçu très intéressant (et en français) du livre accompagné de vidéos, cliquez ICI

C) Tourner autour de la tombe ( الطواف ) ou faire le parcours (as sa’y السعي ) entre deux tombes proches l’une de l’autre. Embrasser le tombeau, se prosterner devant lui. Prier, réciter le Coran et faire des invocations spéciales..etc Les chiites et les soufis suivent toute une série de règles durant leurs visites aux tombeaux, dont certaines sont copiées sur celles du Pèlerinage, comme le lavage rituel avant de commencer la visite. (13) 

La preuve par vidéos:  n1 : ICI ; n2 : ICI  ; n3 : ICI

D) Rester des jours précis auprès de certains mausolées et tombeaux pour demander la guérison, la satisfaction d’un besoin ou le soulagement d’un tracas; tout en manifestant du recueillement, de la sérénité, de la crainte, de la peur et de l’émotion.

E) Présenter des offrandes, de la nourriture et égorger des animaux ( ذبائح ) pour rechercher les faveurs du mort ! (14) Les visiteurs laissent aussi de l’argent, des bijoux…Il est important de savoir que les mausolées et les tombeaux engendrent des profits inimaginables; c’est pourquoi les gens qui en profitent font tout pour perpétuer l’adoration des morts, voir à ce sujet la vidéo suivante ICI ! Pour plus de détails, lire: « Multiplication des tombeaux et mausolées et les facteurs conduisant à leur continuité 2/2 » Chap: les facteurs économiques (en arabe) ICI ( cliquez sur تكبير الخط ). Et pour voir la montagne de  billets de banque d’un tombeau chiite, regarder la vidéo: ICI

5) Visiter les tombes en islam

L’islam nous autorise à visiter les tombes car elles nous rappellent la vie future. Il est bien, durant ces visites de saluer les habitants des tombes, de faire des invocations pour eux et demander à Allah تعالى de leur pardonner. 

Par contre, s’asseoir près des tombes pour réciter, prier ou invoquer Allah تعالى ; cela n’est pas permis car cet acte peut conduire au polythéisme (الشرك). Et quant à ceux qui se frottent aux tombes, demandent des choses directement au morts, comme la guérison ou autre…cela revient à invoquer autre qu’Allah  تعالى et cela fait partie du grand polythéisme ( الشرك الأكبر ). (15)

6) Prendre les morts comme intermédiaires

Allah تعالى a décrété qu’il ne fallait adorer que Lui (17: 23) et le Prophète ﷺ a dit: « L’invocation c’est l’adoration الدعاء هو العبادة » (At Tirmidhî: hassan sahîh); donc l’invocation, qui fait partie de l’adoration, ne doit s’adresser qu’à Allah عز وجل . Et celui qui invoque autre qu’Allah تعالى est certes tombé dans le grand polythéisme. (Voir: ICI )

Ceux qui invoquent des personnes décédées disent qu’ils les prennent comme des intermédiaires entre eux et Allah تعالى parce ce que ce sont des gens pieux. Ils ne font, en fait, que répéter les paroles des associateurs dont Allah عز وجل  nous dit: «…Ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui (disent): « Nous ne les adorons que pour qu’ils nous approchent davantage d’Allah…Allah ne guide pas celui qui est menteur et كَفَّار grand mécréant » (39 Les groupes: 3). Celui qui agit de la sorte est donc un menteur et un grand mécréant. Menteur car il prétend que ceux qu’il invoque en dehors d’Allah   تعالى vont le rapprocher davantage de son Seigneur. Et mécréant car il les invoque, sacrifie des animaux pour eux et leur fait des vœux et ce même si les personnes invoquées sont des Prophètes عليهم السلام, des gens pieux ou des anges. 

Le tawassoul (التوسل) signifie se rapprocher d’Allah عز وجل par ce qu’Il a légiféré dans Son Livre ou par ce qu’a dit Son Messager ﷺ.( Voir : ICI ) et le tawassoul autorisé en islam consiste à:

-Demander à quelqu’un de pieux, présent et en vie d’invoquer Allah عز وجل  en notre faveur. Ainsi, les Compagnons رضي الله عنهم venaient parfois trouver le Prophète ﷺ afin qu’il invoque Allah تعالى pour eux; mais après son décès, personne n’allait sur sa tombe pour l’invoquer ou lui demander quelque chose.( Voir : ICI

-Invoquer Allah تعالى par Ses Noms, Ses attributs, Son unicité, sa foi en Lui. Ainsi, le Prophèteﷺ disait: « Ô Allah! Je Te demande par (le fait) que je témoigne que Tu es Toi Allah, pas de divinité que Toi, L’Unique, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons  اللهم إني أسألك بأني أشهد أنك أنت الله لا إله إلا أنت الأحد الصمد » et aussi « Ô Allah! Je Te demande par (le fait) que la louange est à Toi, il n’y a de dieu que Toi, Le Bienfaiteur par excellence, Le Créateur des cieux et de la Terre, Ô Plein de Majesté et de Munificence! Ô (Toi Le) Vivant! Ô (Toi Qui) subsistant par Lui-Même! اللهم إني أسألك بأن لك الحمد لا إله إلا أنت المنان بديع السموات والأرض، يا ذا الجلال والإكرام يا حي يا قيوم » (Voir : ICI )Invoquer Allah عز وجل en présentant des œuvres pieuses que l’on a accomplies. On en trouve l’exemple dans le célèbre hadith des trois personnes coincées dans une grotte qui ont demandé à Allah تعالى de les libérer en mettant chacun en avant une bonne action accomplie pour leur Seigneur. Puis Allah تعالى les libéra. ) Voir : ICI )

-Invoquer son Seigneur en mentionnant l’état et le besoin dans lesquels on se trouve, comme l’ont fait Moïse عليه السلام «  Seigneur, j’ai grand besoin du bien que Tu feras descendre vers moi » (28:24) et Zacharie عليه السلام : «..Ô mon Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s’est enflammée de cheveux blancs.(Cependant), je n’ai jamais été malheureux (déçu) en Te priant, ô mon Seigneur. Je crains (le comportement) de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais qu’il Te soit agréable, ô mon Seigneur »(19:4,5,6) (ما حكم التوسل : ICI )

7) Prier dans une mosquée abritant une tombe

Pour ce qui de la prière faite dans une mosquée où se trouve une tombe, voici l’avis de quelques savants:

Pour ibn Bâz رحمه الله, la prière faite dans une mosquée contenant une tombe n’est pas valable car le Prophète ﷺ a dit: « Qu’Allah maudisse les Juifs et les Chrétiens car ils ont transformé les tombeaux de leurs prophètes en lieux de culte » (Boukhârî-Mouslim) . Et dans le cas où une mosquée a été construite sur une tombe, il faut détruire cette mosquée car elle a été fondée sur l’erreur. Mais dans le cas où une tombe a été introduite dans une mosquée, il suffit de faire sortir cette tombe de la mosquée. (16) 

Pour al-‘Outhaïmine رحمه الله, si une mosquée a été construite sur une tombe, il faut délaisser cette mosquée, ne pas y prier et la détruire. Et dans le cas où le mort aurait été enterré dans la mosquée, après sa construction, on peut y prier mais à condition que la tombe ne se trouve pas en face de celui qui prie; mais il faudra déterrer le mort et l’enterrer dans le cimetière avec les autres. (Voir : ICI )

Pour al-Albanî رحمه الله, il n’est pas permis de prier dans une mosquée contenant une tombe, et ce, même si cette tombe se trouve sur l’esplanade de la mosquée : voir ICI. Le cheikh fut interrogé sur un endroit où il n’y a qu’une seule mosquée mais devant son mihrâb se trouvent des tombes, et les autres mosquées sont loins. Les habitants de cet endroit peuvent-ils prier dans cette mosquée? La réponse fut: « Ils ne doivent pas y prier mais doivent faire la prière en commun même si c’est dans la maison de l’un d’entre eux en attendant de construire une autre mosquée, ce qui est obligatoire pour eux. Voir: ICI (puis cliquez sur le PLUS de la description pour avoir accès à la fatwa sous forme écrite)

  8) La tombe du Messager d’Allah ﷺ    

Certaines personnes pensent que l’emplacement de la tombe du Prophète ﷺ à Médine leur donne l’autorisation de construire des mosquées sur des tombes où de placer ces tombes à l’intérieur des mosquées. Leur argument n’est pas valable car le Messager ﷺ a interdit cette pratique.

Pour ce qui est du Prophète ﷺ, il a été enterré dans l’appartement de ‘Aïcha رضي الله عنها car, de son vivant, il nous informé que les Prophètes عليهم السلام doivent être enterrés à l’endroit où ils meurent. (Voir les hadiths: ICI ). Auparavant, cet appartement ne faisait pas partie de la mosquée; et d’ailleurs, plus tard, Abou Bakr et ‘Omar رضي الله عنهما y furent enterrés également. (Voir l’avis du cheikh al-Albanî رحمه الله: ICI  puis cliquez sur le PLUS de la description pour lire l’avis dans son entier)

Mais à la fin du premier siècle de l’hégire, le calife AI Walîd Ibn Abdel-Malik décida d’agrandir la mosquée et d’y annexer les appartements des mères des croyants  رضي الله عنهن, et ce, contre l’avis des savants de l’époque. La tombe du Prophète  عليه الصلاة والسلام n’a donc pas été placée dans la mosquée et cette dernière n’a pas été construite dessus ! Malgré son annexion, la tombe se trouve dans une pièce indépendante de la mosquée et entourée de murs, construits de sorte à éviter que l’endroit ne se trouve en face d’un croyant en prière. 

De plus, du vivant du Prophète ﷺ, des membres de sa famille et des Compagnons رضي الله عنهم, sont morts, et tous ont été enterrés simplement, sans aucune construction, conformément à la loi divine. Alors comment est-il donc possible que des gens, ne faisant pas partie des meilleures générations, puissent revendiquer le droit de construire des tombeaux, des mausolées en l’honneur de certaines personnes ou de construire des mosquées sur leurs tombes ou les placer à l’intérieur des maisons d’Allah تعالى ??? (Extrait tiré de l’article « Soufisme et magie (2) chapitre « Incitation à invoquer les morts »)

9) Attitude des non musulmans

Durant l’occupation de l’Algérie, les autorités françaises offraient leur protection aux visiteurs des tombeaux et mausolées et veillaient au bon déroulement des festivités. Et pour encourager ces visites, les occupants allaient jusqu’à faire baisser les prix des billets de train de moitié ! Par contre, dans le même temps, l’occupation fermait les établissements de l’assemblée des savants musulmans et leurs écoles. De même, elle opprimait ces savants et les traquait car ils refusaient l’occupation, essayaient de réveiller la Communauté et répandre le savoir et l’éducation islamique. ( voir : ICI / et le livre (en arabe) Les points communs entre le soufisme et le chiisme duodécimain, page 450, voir la réf n (5))

10) Conclusion

Les tombeaux et mausolées, interdits par le Prophète ﷺ, se retrouvent pourtant chez les chiites et les soufis. Les responsables de ces groupes encouragent fortement leurs disciples à les visiter, et leur font croire que cela est source de bénédictions et de récompenses. Mais en réalité, c’est un excellent moyen d’attirer les gens de peu de science pour  les éloigner du tawhid, les faire  tomber dans le polythéisme الشرك , les détourner de la Ka’ba, du Pèlerinage et de l’oumra et corrompre leur religion. Les responsables et les savants des pays où se trouvent des tombes dans les mosquées se doivent d’agir afin de déplacer ces tombes dans le cimetière et détruire les mosquées ayant été construites sur les tombes. Fin de la troisième partie. oummatoukoum le 16 Safar 1442/ le 3-10-2020.

والله تعالى أعلم

Références:

(1) Le hadith complet en arabe et en français : ICI  

(2) Sépulture, tombe, tombeau, mausolée, cénotaphe et crypte : quelle différence ? : ICI

(3) Le Prophète a interdit de plâtrer les tombes : ICI

  Voir les différents hadiths sur le sujet, en arabe : ICI 

Les manières licite et illicite de prendre soin des tombes : ICI (Un empan correspond à la distance comprise entre l’extrémité du pouce et celle du petit doigt très écartés: 20 cm environ)

(4) Voir les hadiths sur le sujet (dans d’autres versions on trouve « une représentation figurée » à la place de « statue »)ICI

(5) Les premiers à avoir appelé à construire des mausolées et adorer les to15mbeaux sont les chiites à l’époque de l’état fatimide- cheikh Sâlih al-Fouzâne  Vidéos : ICI et ICI أول من دعا إلى بناء الأضرحة وعبادة القبور هم الشيعة في الدولة الفاطمية – للعلامة صالح الفوزان    

  ICI : انتشار القبور والأضرحة وعوامل استمرارها

الرافضة هم أول من أحدث المشاهد المعظمة في الملة الإسلامية وغلوا في أصحابها حتى عبدت من دون الله تعالى : ICI

page 355 : ICI زياد بن عبد الله الحمام: العلاقة بين الصوفية والإمامية – جذورها.. واقعها.. أثرها على الأمة

Sacralisation des tombeaux et visite des mausolées : ICI تقديس القبور وزيارة المشاهد   

(6) (p 359) : ICI  زياد بن عبد الله الحمام: العلاقة بين الصوفية والإمامية – جذورها.. واقعها.. أثرها على الأمة 

(7) (p 360 à 362) : ICI  زياد بن عبد الله الحمام: العلاقة بين الصوفية والإمامية – جذورها.. واقعها.. أثرها على الأمة

(8) Le mensonge sur le Prophèteﷺ ICI

(9) Le mérite d’Alî ibn Abou Tâlib رضي الله عنه : ICI   فضل علي بن أبي طالب : ICI

(10) p367 زياد بن عبد الله الحمام: العلاقة بين الصوفية والإمامية – جذورها.. واقعها.. أثرها على الأمة

(11) Même source que précédemment: p 368

(12) Même source que précédemment: p372 

(13) Même source que précédemment: p372 à 377 

(14) Même source que précédemment: p 373  

(15) Visiter les tombes et assister à une prétendue présence des âmes des saints : ICI et : ICI  الزيارة الشرعية للقبور 

(16) Jugement sur la prière dans une mosquée ou se trouve une tombe: ICI حكم الصلاة في مسجد فيه قبر

Il faut détruire une mosquée construite sur une tombe : ICI  يجب هدم المسجد الذي بني على قبر

Les points communs entre le Soufisme et le Chiisme (3)