Le serment d’allégeance au cheikh soufi

Al-bay’ah البَيْعَة au cheikh soufi est-elle islamique ?

الحمد لله رب العالمين والصلاة والسلام على نبينا محمد

L’islam est la religion du lien direct entre l’adorateur et son Seigneur, sans intercesseur ni intermédiaire. Le croyant monothéiste sait qu’Allah تعالى est Unique, qu’Il est Le Seigneur, Le Créateur et que tout, en dehors de Lui, est créé, pauvre, faible et impuissant. (1)

Celui qui croit cela comprend que personne ne peut donc prétendre au droit de l’intercession exclusive entre Allah عز وجل et Ses créatures ou prétendre que le cheminement vers Allah تعالى ne peut se faire qu’à travers lui ; car cela revient, en fait, à barrer la route vers Allah تعالى par le biais d’un esprit de caste cléricale (relatif au clergé) entre les gens.

Ces gens, qui imposent cet esprit de caste, s’interposent entre le Créateur et les adorateurs et font preuve d’orgueil. Ils font croire aux gens que l’acquisition de la science, des bons caractères, de la pureté et du statut de wali ne peut se réaliser qu’en leur prêtant serment d’allégeance (al-bay’ah البيعة ) ou en les sacralisant tout en les imitant entièrement. Les éminents Compagnons رضي الله عنهم, les walis et les vertueux, eux-mêmes, n’avaient pas cette prétention alors comment ces gens, qui n’ont pas le niveau des pieux prédécesseurs, osent-ils avoir cette présomption ? !  

Ainsi, lorsque le verset « Et avertis les gens qui te sont les plus proches » (26 Les poètes: 214) fut révélé, le Prophète ﷺ se leva et dit : « Ô assemblée de Qouraïch ! Sauvez vos âmes ! Je ne peux rien pour vous devant Allah. Ô enfants d‘Abd Manâf ! Je ne peux rien pour vous devant Allah. Ô ‘Abbâs ibn ‘Abd al-Mouttalib ! Je ne peux rien pour toi devant Allah. Ô Saffiya, tante paternelle du Messager d’Allah ! Je ne peux rien pour toi devant Allah. Ô Fâtima, fille de Mouhammad ! Demande-moi ce que tu veux de mes biens, je ne peux rien pour toi devant Allah. » (al-Boukhârî: 2753 et Mouslim: 206).

La purification de l’âme, au moyen des caractères vertueux, de la haute moralité et des actions pieuses est un   combat qui dure toute la vie. Le musulman, qui suit ce chemin, apprend, durant les étapes de sa vie, à être toujours généreux, à agir en faisant preuve de grandeur d’âme, et ce, quelle que soit la situation.

Il apprend également comment atteindre les degrés de l’humilité, de la soumission, (2) d’al-mourâquaba المراقبة ,du détachement الزُهْد, de la piété الورع, de l’espoir الرجاء, de la confiance en Allah تعالى, de l’altruisme, de la pudeur, de la sincérité, de la certitude, de la bienfaisance, de la sagesse, de la relation étroite avec Allah الأُنْس بالله…etc.

Chacun de ces degrés nécessite science, action, patience et contrôle de soi. Parvenir à tout cela ne se limite pas à (suivre) un maître ou un guide car la sagesse est  aussi l’objectif du croyant. Sagesse qu’il acquiert en regardant l’univers et les bienfaits d’Allah تعالى envers Ses créatures, en lisant la vie des vertueux, en recherchant la compagnie des gens sincères, en étudiant la religion et, avant toute chose, en réfléchissant et en méditant sur le Livre d’Allah, tout en le mettant en pratique.

En islam, il ne fait aucun doute que la personne qui apprend la religion aux autres, occupe une place importante car elle guide, enseigne et éduque ce qui génère, par permission d’Allah تعالى, des générations musulmanes, instruites dans la religion et éclairées.

Le problème commence en fait, lorsque cet(te) enseignant(e) passe de ce rang élevé à celui d’un être occupant un rang clérical où sont imposés des rites particuliers comme le serment d’allégeance obligatoire (البيعة الملتزمة ) d’obéissance (tout en affirmant que c’est) une obligation faisant partie de la religion et que celui qui va à son encontre est pécheur ou désobéissant. 

De cette façon, ce guide s’habille du vêtement de sainteté qui fait que son disciple est, entre ses mains, comme le mort entre les mains de son laveur et s’attache aveuglément à lui ; à tel point que cet adepte s’en remet entièrement à lui, ne le contredit pas, ni même intérieurement…et va jusqu’à penser que dans le cas où son cheikh ferait une erreur, cette dernière lui serait plus utile que s’il ne s’était pas trompé ! 

Certains affirment que lorsque l’on prête serment d’allégeance au cheikh qui éduque ( pour d’autres, ce sera au leader ou chef d’un mouvement ), ses ordres entrent alors dans le domaine de la sacralisation divine; l’obéissance est donc obligatoire, la désobéissance illicite ; ses ordres sont infaillibles comme ceux de la loi divine !

Il ne fait aucun doute que cette affirmation est fausse car elle innove dans la religion quelque chose qu’Allah تعالى et Son Messager ﷺ n’ont pas légiférée. Personne ne possède le droit d’être obéi obligatoirement sans preuve légale et il n’y a pas de preuve qui accorde, aux ordres de ces personnes, le statut d’obligation légale.

Tout ce qui a été rapporté, comme textes de la chari’a, sur le serment d’allégeance, nous indique que cela signifie prêter serment d’allégeance à l’imam des musulmans qui gouverne les pays et les gens avec justice et droiture. On ne trouve pas, dans la loi divine, de preuve affirmant que les adeptes doivent faire serment d’allégeance, au cheikh ou à l’enseignant, afin de l’écouter et lui obéir. Et cela ne faisait d’ailleurs pas partie de la pratique des Compagnons رضي الله عنهم. 

Question 1

Une personne a posé la question suivante au comité permanent pour les fatwas, en disant : « Durant ma jeunesse, je suis parti chez un cheikh soufi et je lui ai dit : ‘’ Je veux entrer dans la voie du cheikh ‘Abd al-Qâdir al-Jîlî ‘’. Il répondit : ‘’ Prête serment ‘’. J’ai donc prêté serment devant lui, ma main dans la sienne et il m’a dit : ‘’ Répète avec moi le serment : Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, Ô Allah ! Prie sur notre maître Mouhammad, sur sa famille et ses Compagnons et adresse-leur Tes salutations ; certes, j’ai l’intention d’entrer dans la voie du cheikh ‘Abd al-Qâdir al-Jîlî, et je vends mon âme à mon cheikh un tel ‘’. Ma première question est : « Est-ce que ce pacte est valide tout en sachant que je me suis repenti à Allah. Et la deuxième : ‘’ Ce serment dure-t-il jusqu’à la mort ?. Renseignez-moi et qu’Allah vous récompense. »

Réponse du comité :

« Ce genre de serment n’est pas valide. Tu as bien fait de revenir à Allah, tu dois te cramponner au Livre d’Allah تعالى et à la sounna de Son Prophète ﷺ, sans faire de serment à aucun des cheikhs des voies soufies (ou autre leader de secte). Vends ton âme à Allah, au lieu de la vendre au cheikh, et attache-toi à la loi divine. Tu n’es pas tenu par le pacte conclu avec ce cheikh car ce serment est une innovation (bid’a) à fuir car le Prophète ﷺ a dit : « Quiconque accomplit un acte (religieux), que nous n’avons pas ordonné, le verra rejeter » (Mouslim). Ton serment fait partie des innovations, il est donc rejeté.

Question 2 (résumé)

Je suis venu de l’Inde, en Arabie, afin de suivre des études islamiques à l’université. Durant mon cursus, j’ai compris que les musulmans de mon pays étaient confrontés au problème très répandu du polythéisme, des voies soufies et des innovations (bid’as). À la fin de mes études,  je suis retourné dans mon pays avec la ferme intention d’appeler les gens à Allah, corriger les erreurs infiltrées dans la croyance mais ici, prêter serment d’allégeance aux voies soufies est une chose très répandue. C’est comme si les gens pensaient que celui qui ne fait pas ce serment n’est pas musulman ! C’est pourquoi je trouve beaucoup de difficulté dans l’appel à l’islam…

Réponse du cheikh Ibn Bâz رحمه الله (résumé)

Nous ne connaissons pas de fondement à ce serment d’allégeance sauf celui qui est fait aux dirigeants. Allah سبحانه a certes légiféré de prêter serment d’allégeance au détenteur de l’autorité afin d’écouter et d’obéir dans ce qui est aimé ou détesté, dans la difficulté et la facilité…comme l’ont fait les Compagnons رضي الله عنهم avec le Prophète ﷺ .

Le serment d’allégeance est donc prêté envers les dirigeants (ou des représentants délégués par leur soin), conformément au Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager ﷺ et ceux qui le prêtent doivent dire la vérité où qu’ils soient et ne pas contester les ordres sauf s’ils voient une incrédulité (koufr) évidente…

Quant à la bay’ah, telle que la font les soufis, les uns envers les autres, elle n’a pas de fondement. De plus, elle peut causer des problèmes car celui qui prête ce serment croit qu’il doit obéir à son cheikh dans tout,  même si ce dernier dit qu’il faut se révolter contre les dirigeants; alors que c’est une chose répréhensible et illicite. 

Celui qui appelle à Allah عز وجل doit expliquer la vérité aux gens, les encourager à la mettre en pratique, les avertir du danger de désobéir à Allah تعالى  et Son Prophète ﷺ et les mettre en garde des bid’as, tout en leur disant qu’ils n’ont pas besoin ce lui prêter serment d’allégeance pour cela. Car dans le cas contraire, celui qui fait ce genre de bay’ah croit alors qu’elle est obligatoire envers cette personne; il pense qu’il ne peut pas contredire ses paroles et qu’il doit l’écouter et lui obéir comme s’il s’agissait d’un détenteur de l’autorité ! Ce qui provoque division, discorde et conflits entre les musulmans…(3)

Conclusion

Le soufisme (et d’autres sectes) ont détourné le sens de la bay’ah afin d’en faire un moyen de manipulation (4) Les responsables de ces groupes font croire à leurs disciples que prêter serment d’allégeance (nommé parfois ‘’ prendre l’initiation’’) au cheikh (ou au chef d’une secte) est une obligation et qu’il est ensuite illicite de leur désobéir.

Ce pacte facilitera ensuite l’apprentissage des erreurs car le pauvre disciple se sentira obligé de tenir son engagement, il n’osera pas critiquer son cheikh, et ce, quoi qu’il dise ou qu’il fasse ! Il appartient donc au musulman d’être vigilant et de s’informer afin de discerner le vrai du faux. oummatoukoum, le 22 Cha’bâne 1442/ le 4-4-2021.

والله تعالى أعلم

Références :

(البيعة الملزمة من المريد للشيخ ليس من الدين (1 : ICI (le serment d’allégeance obligatoire au cheikh ne fait pas partie de la religion)

(2) Al-mourâquaba signifie que le musulman se rappelle toujours qu’Allah le voit et qu’Il sait tout de lui. 

Voir à ce sujet l’article « ما معنى المراقبة ؟ Que signifie al-mourâquaba ? » : ICI      

Le détachement (a-zouhd الزهد ) signifie ne pas s’attacher à la vie d’ici-bas الدنيا et ne pas la préférer à la vie future الآخيرة mais il ne signifie pas renoncer à la vie d’ici-bas et à l’action. Non, on doit agir, travailler afin de se passer (de l’aide) des gens. Il faut agir, travailler pour les enfants, les parents, faire le bien, aider les autres mais la vie future doit rester notre plus grande préoccupation. On accomplit les prescriptions d’Allah تعالى , on renonce à Ses interdits, on agit en vue de la vie future tout en faisant bien attention à ce que la vie d’ici-bas ne nous détourne pas de celle de l’au-delà comme c’est le cas pour la plupart des créatures.

Voir l’article « ما معنى الزهد وحقيقته ؟ » : ICI

(3) حكم إعطاء البيعة لغير ولي الأمر : ICI ( Prêter serment d’allégeance autre qu’au dirigeant)

Prêter serment d’allégeance à d’autres en dehors des gouverneurs officiel : ICI   

(4) Pour s’informer sur d’autres méthodes de manipulation, voir les articles :

Les Qubeissiats : la manipulation des adeptes : ICI

Pourquoi autant de sectes ? : ICI

Soufisme et magie (1 et 2) : ICI et ICI     

Le serment d'allégeance au cheikh soufi est-il islamique ?
Le serment d’allégeance au cheikh soufi est-il islamique ?

Profanation des Noms d’Allah dans le soufisme

 Comment les Noms d’Allah sont-ils profanés dans le soufisme ?

الإلحاد في أسماء الله

الحمد لله رب العالمين والصلاة والسلام على نبينا محمد

Allah عز وجل nous dit : « C’est à Allah qu’appartiennent les Noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces Noms et laissez ceux qui profanent ( يُلْحِدُون ) Ses Noms ; ils seront rétribués de ce qu’ils faisaient » (7 Al-A’râf: 180).

Les commentateurs du Coran, ont donné au verbe alhada أَلْحَدَ (souvent traduit par profaner pour ce verset) plusieurs significations comme: s’écarter de, attribuer des associés أَشْرَكَ, réfuter, renoncer à la vérité et y faire entrer ce qui n’en fait pas partie (1)

A) La profanation إلحاد des Noms d’Allah تعالى est de plusieurs sortes :

1) Négation de certains Noms

La première sorte consiste à nier certains Noms ou bien nier les attributs auxquels ces Noms font référence. Ainsi, au temps de la Jâhiliyya الجاهلية, certains refusaient de reconnaître le Nom Ar-Rahmân الرحمان, Le Tout Miséricordieux, comme étant un des Noms d ‘Allah تعالى. (voir 25 Le discernement: 60) On peut citer également le cas de certains innovateurs qui confirment les Noms mais rejettent les attributs qu’ils impliquent. Ils affirment, par exemple qu’Allah est Très Miséricordieux Rahîm رحيم mais sans Miséricorde ou qu’Il est Parfaitement Entendant Samî’ سميع mais sans Ouïe.

2) Inventer des noms

Cela revient à nommer Allah سبحانه وتعالى par des noms qu’Il ne s’est pas attribués. C’est une profanation إلحاد car les Noms d’Allah تعالى sont déterminés (par le Coran et la sounna authentique), personne n’a donc le droit de nommer Allah تعالى par un nom qu’Il ne S’est pas donné. Cela fait partie du fait de parler d’Allah عز وجل sans science et d’être injuste envers Lui, comme l’ont fait les philosophes en nommant la divinité « la cause efficiente » et les chrétiens en appelant Allah تعالى « le Père ».

3) Croire à la ressemblance

Croire que les Noms d’Allah عز وجل désignent les attributs des créatures et en faire un signe de la  ressemblance. Ceci est une profanation إلحاد car penser que les Noms d’Allah تعالى indiquent la ressemblance d’Allah تعالى avec Ses créatures revient à exclure Ses Noms de leur signification, à dévier de la droiture et revient aussi à faire de la Parole d’Allah تعالى et de Son Messager ﷺ un guide vers l’incrédulité ! Assimiler Allah تعالى à Ses créatures est bien une incrédulité كُفْر car c’est un démenti de la parole du Très Haut Qui dit : « Il n’y a rien qui Lui ressemble » (41 La consultation: 11) et « Lui connais-tu un semblable ? » (19 Maryam: 65).

4) Changer les Noms d’Allah تعالى 

Former des noms d’idoles à partir des Noms d’Allah تعالى comme l’ont fait les polythéistes avec Al-Lât اللآت qui est dérivé du Nom Allah الله , al-‘Ouzza العُزَّى dérivé du Nom Al-‘Azîz العزيز et Manât مناة dérivé du Nom Al-Mannâne المنان. Ceci est une profanation إلحاد car les Noms d‘Allah تعالى Lui sont spécifiques. « Allah! Point de divinité que Lui! Il possède les Noms les plus beaux » (20 Tâ-Hâ: 8). Il n’est donc pas permis de transmettre les significations de ces Noms à une créature afin de lui accorder une adoration qu’Allah Seul mérite ! (2) 

Quel que soit sa forme, la profanation des Noms d’Allah تعالى est interdite et notre Seigneur a menacé les impies en disant :  «…et laissez ceux qui profanent Ses Noms ; ils seront rétribués de ce qu’ils faisaient » mais malgré cet avertissement, on la retrouve dans le soufisme.

B) Profanation إلحاد des Noms d’Allah تعالى dans le soufisme

Dans le dhikr et les invocations de nombreuses voies soufies, on trouve des noms qui ne font pas partie des Noms d’Allah, comme : تعالى   

1) Les pronoms personnels: Lui هو Toi أتت             

Ainsi, dans les invocations et le dhikr de certaines voies soufies, dont as-shadhiliyya الشاذلية et a-naqshbandiyya النقشبندية (dont sont issues les qubeissiats), on trouve :

« يا مَنْ هُوَ هو هو، يا هو، يا هو، يا هو » qui signifie « Ô Celui (qui est) Lui (que l’on peut aussi traduire par : Ô qui est-il, il, il ? ) ; Ô Lui, Ô Lui, Ô Lui » ou encore  « هو ! هو ! Lui ! Lui ! » Ceci ne veut rien dire, ce n’est pas une invocation faisant partie de la sounna, et il ou lui (هو) n’est pas un Nom d’Allah عز وجل ! 

Allah عز وجل nous a demandé de L’invoquer par Ses Noms, or « Lui » n’est pas un nom, c’est un pronom et on sait que le pronom se réfère au mot préalablement exprimé. Dans le Coran, on retrouve très souvent le pronom هو (lui, il) qui parfois, se réfère à Allah عز وجل et parfois non.  Ainsi, dans le verset « Et si Allah fait qu’un malheur te touche, nul autre que Lui هو ne peut l’enlever… » (6 Les bestiaux: 17). « Lui » se réfère à Allah تعالى mais dans les versets « …Puis, lorsqu’ils l’eurent traversée, lui هو et ceux des croyants qui l’accompagnaient… » (2 La vache: 249), «هو lui » se réfère au roi Tâlût رحمه الله et « Et quiconque désire une religion autre que l’islam, ne sera point agréé, et il هو sera, dans l’au-delà, parmi les perdants » (3 La famille d’Imrân: 85) «هو il » se réfère à celui qui souhaite une autre religion que l’islam…etc

Faire le dhikr en disant «يا من هو ! يا هو يا هو Ô Celui qui est Lui ! Ô Lui ! Ô Lui ! » ; « هو هو Lui ! Lui ! » ; « Toi Lui أنت هو » ou encore  « Hou Hou هُ هُ » (comme nous l’a expliqué un ancien cheikh soufi de la voie a-tijâniyya) revient, en fait, à attribuer à Allah تعالى des noms qui ne sont pas les Siens. Ce n’est pas autorisé car c’est une falsification et une profanation de Ses véritables Noms ! (3) Celui qui craint son Seigneur ne doit pas pratiquer une chose pareille et ne doit pas se laisser manipuler afin de porter atteinte aux Noms d’Allah (4)

2) Des noms incompréhensibles

On trouve dans les voies soufies des invocations et du dhikr comprenant des noms incompréhensibles. Dans de précédents articles, nous avons vu que d’anciens cheikhs soufis ont expliqué que ce sont en réalité des noms de djinns, dont beaucoup sont des diables, et que et les invoquer est une des pratiques de la magie (5).

Quand le disciple interroge sur ces noms, son cheikh lui répond que ce sont des noms d’Allah تعالى mais en langue syriaque السريانية, et que ces noms sont réservés à une élite dont il fait partie…etc. On leur fait croire aussi que le syriaque est la langue parlée par les anges ! Mais ce ne sont que des mensonges.

Afin d’illustrer notre propos, voici quelques exemples, tirés des voies soufies:

Dans la voie as-shadhiliyya, on trouve, dans les wirds, les noms suivants: Bahya, Youbda, Saqfâtiss سقفاطيس Voir à ce sujet la vidéo qui parle de la profanation إلحاد des Noms d’Allah dans la voie as-Shadhiliyya : ICI

Dans voie al-jilaniyya, les disciples apprennent à invoquer: Aïtanokh أيتنوخ, Malokh ملوخ, Mihbach مهباش, Tahfaloch طهفلوش !. On retrouve les mêmes noms dans la voie al-Qâdiriyya القادرية. Voir la vidéo : ICI

Dans la voie a-dassouquiyya الدسوقية, on trouve les noms suivants: Kardahine, Dahine..etc. Voir la vidéo : ICI

Dans la voie al-burhaniyya البرهانية : Ahma Hamithan أحمى حميثا ; Atma Tamissan أطمى طميثا  ; Baha بها ; Bahiyan بهيا …etc   

Et pour avoir un aperçu sur d’autres noms ce ce style, dans les voies soufies, voir les articles de la référence (6) 

Faire passer des noms de djinns (qui sont en général des diables) pour des Noms d’Allah عز وجل est vraiment le summum de la profanation des Noms du Tout Puissant ! Cela est du pur polythéisme (chirk). Le disciple apprend, en fait, à invoquer les djinns à la place de son Seigneur. Cela nous montre aussi que  le soufisme a pour véritable but d’éloigner les croyants de leur Seigneur et de la voie droite !

C) Profanation des Noms d’Allah تعالى dans la voie as-shadhiliyya  

Nous allons voir ici, plus en détails, quelques noms utilisés par les shadhilis et comment ils sont utilisés.

1) Dans les wirds, on trouve le dhikr suivant: 

« يا الله يوه واه هو ياهو يا من هو هو أنت، أنت هو يوه هو يايوه هو ياجليل ياهو يا من لا هو إلا أنت هو » qui signifie « Ô Allah ! Youh, Wah, Lui, Ô Lui ! Ô Celui (qui est) Lui Toi ! Toi Lui Youh Lui Ô Youh Lui Ô Jalîl ! Ô Lui ! Ô Celui ! Pas Lui sauf Toi Lui » (p79 دلائل الخيرات، أدل الخيرات، كنوز الأسرار في الصلاة والسلام على النبي )

Dans cette invocation, on trouve 6 termes qui, selon la voie shadhiliyya, désignent Allah تعالى. Sur ces 6 termes, 4 sont incorrects ! Invoquer Allah عز وجل de cette manière revient à se moquer de Lui, mais le disciple ne s’en rend pas compte car, manipulé, il pense que le wird de son cheikh fait partie des secrets et lui permet de s’approcher de son Seigneur alors qu’en réalité, il S’en éloigne !

2) La voie as-shadhiliyya est aussi connue pour son hizb du cercle shadhili  حزب الدائرة الشاذلية. 

Dans la représentation du cercle, on trouve du vrai mélangé au faux; des versets coraniques, le nom du Prophète ﷺ , des noms inventés, des lettres, des noms de djinns..etc (voir la fin du livre  « المفاخر العلية في المآثر الشاذلية من أحمد بن عياد : Les illustres exploits dans les prouesses shadhiliyya d’Ahmad ibn ‘Iyâd » ICI )

Dans ce livre, l’auteur nous explique (d’après Abou Mouhammad ‘Abdullah al-Yâfî’î اليافعِي, un des principaux ‘’cheikhs’’ de la voie shadhiliyya) ce que signifie ces noms (qui sont présentés comme étant des noms d’Allah تعالى, en langue jabaroutiyya الجبروتية ( langue qui n’existe pas)) et comment les utiliser. Voici un résumé ce de qu’il écrit:

« Tahour طَهُور : …à utiliser pour se présenter chez les rois. Dire 7 fois Allah est plus grand الله أكبر puis dire Tâ’ طاء puis réciter le verset 4 de la sourate Les poètes الشعراء, dire ensuite  le Tâ’ les a jugés puis dire 7 fois Tahour. (NdT: Le Tâ’ les a jugés ? )

Bad’aq بَدْعَق : …pour se présenter chez les savants et les juges. Dire 7 fois لا إله إلا الله, puis dire Bâ’ باء, réciter le verset 58 de la sourate Yâ-Sîn, dire ensuite ‘’ J’ai fendu leur raison par le qâf بالقاف puis dire 7 fois le nom bad’aq (NdT: On remarquera le manque de respect envers les savants et les juges dans la phrase ‘’J’ai fendu leur raison’’ et en plus par le qâf ? )

Mahbabah مَحْبَبَه …pour attirer à soi la richesse 

Souwarah صُوَرَه…pour repousser le mal

Saqfâtîss سَقْفاطيس…pour ouvrir le cœur, dire 7 fois Ô Salam يا سلام ! Puis dire Sîn سين, je te demande par l’ouverture (as-sinâ’) la plus grandiose بالسناء الأعظم de me donner la clé de mon cœur puis dire 7 fois Saqfâtiss 

(NdT: Après le Nom Salâm, pourquoi trouve-t-on une lettre isolée sîn س placée entre le Nom Salâm et la demande. Dans les invocations du Coran et de la Sounna, on trouve un Nom d’Allah عز وجل puis la demande, comme par exemple «…Et dis: ‘’Ô mon Seigneur, accroit mes connaissances ! وَقُل رَّبِّ زِدْنِي عِلْمًا » ( Tâ-Hâ: 114) et « Ô mon Seigneur, pardonne-moi et absous-moi, Tu es certes Celui Qui accepte le repentir par Excellence, Le Très Miséricordieux رَبِّ افِرْ لِي وتُبْ عَلَيَّ إنَّك أنْتَ التَّوَّاب الرَّحِيم » (Abou Dâwoud: sahîh). Dans cette dernière invocation, il y a 3 Noms d’Allah تعالى, un, avant la demande et 2 après.

Dans l’invocation shadhiliyya, on lit que la personne implore par l’ouverture la plus grandiose. Le mot as-sinâ’ السناء vient du verbe sânâ سانى (ouvrir). En islam, on invoque Allah تعالى par Ses Plus beaux Noms et on L’implore en utilisant Ses attributs التوسل بصفاته ; or il n’est pas rapporté que « l’ouverture la plus grandiose » soit un attribut d’Allah عز وجل. On sait que al-Fattâh الفتاح (L’Illustre Juge et Le Suprême Ouvreur) est un des Noms d’Allah عز وجل (voir la sourate Sabâ’:26), c’est pourquoi on trouve dans le Coran et la Sounna des invocations se rapportant à ce Nom Suprême comme : «…Ô notre Seigneur, tranche افْتَح par la vérité entre nous et notre peuple car Tu es Le Meilleur des juges وأنت خير الفاتحين » ( Al-‘Arâf: 89), « Il dit : ‘’ Ô mon Seigneur, mon peuple me traite de menteur. Tranche donc فافْتَح entre moi et eux clairement فَتْحًا et sauve-moi ainsi que ceux des croyants qui sont avec moi ’’ » (26 Les poètes: 117,118); le Prophète ﷺ, quant à lui, nous à enseigner de dire en entrant dans la mosquée : « Ô Allah ! Ouvre-moi les portes de Ta Miséricorde اللهم افتح لي أبواب رحمتك »(Mouslim). Les termes employés sont donc le Nom al-Fattâh, le verbe fataha فتح et le mot Fath فَتْح ; mais pas de trace d’as-sinâ’ al-a’zam السناء الأعظم ! 

Étant donné que d’anciens cheikhs soufis ont révélé que les noms inconnus que l’on trouve dans les wirds soufis sont en réalité des noms de djinns (des diables pour la plupart), et que les invoquer est une pratique de la magie; on est alors en droit de se demander si celui qui a inventé cette invocation n’aurait pas voulu en faire un concentré de polythéisme. En effet, dans la phrase « je te demande »; le pronom « te » peut se rapporter au Nom Salâm ou à sîn qui est plus proche. La lettre sîn remplace peut-être le mot Saqfâtiss, qui n’est pas un Nom d’Allah تالى et enfin la demande se termine en invoquant 7 fois Saqfâtiss ! والله تعالى أعلم )

Saqâtîm سَقاطِيم : pour (arriver) au degré de plénitude (perfection الكمال)

Ahoun Adoumma Hamma Hâ’ Âmîn أحُون أدُمَّ حَمَّ هاءٌ آمين : est le nom le plus sublime الاسم الأععْظم… Répéter 70 fois ce nom et demander ce que l’on veut… » (7). Quant aux hadiths prophétiques sur le sujet, ils ne mentionnent pas cette invention mensongère.( voir ICI

3) Penser au Nom écrit !

Il existe aussi chez les shadhilis une étrange pratique concernant le Nom « Allah ». Lorsque le disciple fait une retraite soufie (al-khalwa), il doit regarder fixement, pendant 1 heure (1/2 h pour le débutant), le Nom « Allah », écrit blanc sur noir (imprimé sur une feuille), tout en répétant silencieusement « Allah, Allah… ». Ensuite, il doit fermer les yeux, pendant encore 1 heure ( 1/2 h pour le novice), et répéter silencieusement «  Allah, Allah… » tout en gardant présent dans son coœur l’image du Nom « Allah ». (8)

Analyse : Cette pratique est en fait un piège qui a pour but d’amener le soufi à penser à l’image du Nom écrit  au lieu de penser à Allah تعالى ! Il fallait y penser..comme ruse diabolique, difficile de faire pire ! Pour en arriver aussi à mettre son tapis de prière juste en face d’un tableau (où sont écrits les Noms d’Allah تعالى ) et une plaque où est inscrit « Allah » comme on peut le voir ICI. De plus, faire le dhikr, en répétant « Allah, Allah » ne fait pas partie de la Sounna, c’est une innovation (bid’a) (9).

Il faut savoir que ces shadhilis suivent les enseignements de Mouhammad Sa’îd al-Jamal a-Rifâ’î, محمد سعيد الجمل الرفاعي (décédé en 2015) (10). Cette personne a écrit de nombreux livres en anglais; on y retrouve les inventions soufies comme la réalité mouhammadienne ; l’anéantissement (al fanâ’ الفناء في ) en Allah تعالى, dans le Prophète ﷺ et dans le cheikh; le partage de la science en vérité et charî’a…etc (11) Il écrit aussi que le disciple doit invoquer son cheikh lorsqu’il craint quelque chose et que s’il répète le nom de son cheikh, il sera libéré de sa peur, que le diable ne peut pas prendre l’aspect du cheikh…en résumé comment apprendre au disciple à adorer son cheikh à la place d’Allah ! (12)   

Le pire dans tout cela est qu’il était également  l’imam de la troisième mosquée de l’islam, la mosquée d’Al-Aqsa ! .إنا لله وإنا إليه راجعون

D) Actions vaines

On trouve dans le dhikr et les wirds soufis beaucoup de vrai mélangé avec du faux. Cela ne doit pas tromper le croyant car le faux consiste en des innovations (bid’as) et du polythéisme (chirk), choses qui annulent les actions. Le fait que des noms inventés et des noms de diables se trouvent dans des invocations où l’on retrouve des Noms d’Allah تعالى est fait exprès pour essayer de dissimuler le poison. Même si une personne fait un dhikr ou une invocation avec, par exemple, 70 noms d’Allah عز وجل et un nom de djinn ou un nom inventé, son acte sera rejeté car notre Seigneur n’accepte pas qu’on Lui donne un associé et Il n’accepte pas non plus les bid’as ! Ainsi, le Prophète ﷺ a-t-il dit : « Allah تبارك وتعالى a dit: ‘’ Je suis Celui Qui se passe le plus d’associés. Quiconque accomplit une action dans laquelle il M’associe à un autre, Je le délaisse, lui et son association’’ » (Mouslim)

Ce qui est vraiment désolant, c’est de savoir que des disciples soufis passent de très longs moments, chaque jour, à réciter leurs wirds empoisonnés… Qu’Allah Le Tout Puissant leur montre le vrai visage de leur groupe et qu’il les guide au dhikr et aux invocations du Coran et de la Sounna. Amine !

E) Dangers

Invoquer son Seigneur avec des noms qui Lui sont étrangers ou des noms de djinns, dont beaucoup sont des diables, a pour conséquence pour le disciple de le fait entrer dans la pratique des innovations (bid’as) et de la magie. De plus, si au cours de ses invocations, le soufi demandent certaines choses, les diables feront tout pour l’aider afin qu’il s’enfonce toujours plus dans le polythéisme.

Pour illustrer notre propos, on donnera l’exemple d’un disciple de la voie shadhiliyya, qui invoque, comme on lui a appris, Saqfâtiss et lui demande de mettre une personne précise à son service. Si Allah تعالى le permet, bien entendu, le djinn en question peut aller voir cette personne, lui faire du wasswass afin qu’elle fasse ce que ce soufi désire ou encore apparaitre dans le rêve cette personne afin de l’influencer. Le pauvre disciple qui ignore tout de ces pièges va penser qu’il est efficace d’invoquer par ce nom et va donc s’enfoncer un peu plus dans le chirk.  

Invoquer les djinns, dont la plupart sont des diables, ne fait pas partie du sunnisme mais du satanisme !

F) Conclusion

Les soufis prétendent que les noms inconnus que l’on trouve dans leur dhikr et leurs wirds sont des Noms d’Allah تعالى en langue syriaque (ou autre); que les anges invoquent Allah تعالى par ces noms que l’on ne trouve pas dans le Coran et la Sounna mais que les « connaisseurs العارفون » ont reçus ! 

Ceci est en fait un égarement évident, une profanation إلحاد des Noms du Tout Puissant et cela fait partie du polythéisme car ces noms sont, pour la plupart des noms de diables utilisés par les magiciens. Le soufisme utilise la magie, en lui donnant d’autres noms (comme la science des lettres ou autre) afin de manipuler les disciples, leur faire aimer leur cheikh, leur faire croire que ce dernier a des prodiges (karâmates كرامات) ce qui facilitera par la suite l’apprentissage des bid’as puis des différentes sorte de chirk. Comme par exemple leur faire croire que le Prophète ﷺ a été créé à partir de lumière (en nommant cela « la réalité mouhammadienne ») et que la création provient de cette lumière, alors que l’on trouve 2 fois dans le Coran le passage suivant: « Dis : ‘’Je ne suis qu’un être humain comme vous قل إنَّما أنا بشرا مثلكم. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique…» (18 La caverne: 110 et 41 Les versets détaillés: 6). Allah تعالى a accordé au Messager ﷺ de nombreux bienfaits, dont la prophétie mais pour ce qui est de sa création, Allah عز وجل nous dit qu’il est un être humain et l’on sait que ces derniers ne sont pas créés de lumière, à la différence des anges.

Il n’est pas permis d’invoquer ou d’implorer Allah تعالى par des noms qui ne font pas partie des Noms rapportés par le Coran et la Sounna authentique. Les savants ont réuni et expliqué les Noms de notre Seigneur dans de nombreux livres. Celui qui veut sincèrement invoquer Allah تعالى n’a pas besoin d’utiliser des noms dont il ignore le sens; il lui suffit de lire le Livre de son Seigneur, de lire les hadiths de son Prophète ﷺ pour trouver les véritables Noms d’Allah عز وجل et les utiliser. oummatoukoum, le 19 Joumada a-thanî 1442 / 1-2-2021.

والله تعالى أعلم

Références :

1) Les différents tafsirs du verset : ICI (puis cliquez sur Al-Tabarî pour voir les autres commentateurs)  

 2) ICI ما هو الإلحاد في أسماء الله تعالى، وما أنواعه ؟     

ICI الإلحاد في أسماء الله تعالى 

3)  ذكر الله بالاسم المفرد «الله » أو بضمير « هو » من بدع الصوف : ICI 

Invoquer Allah par des pronoms personnels : ICI 

ICI لا يشرع الدعاء بضمير الغيبة (هو) لعدم ثبوت ما يدل على أنه من أسماء الله الحسنى 

ICI  التقيد في الأذكار بعدد معين بدعة إلا ما حدده الشرح

(4) Pour en savoir plus sur la manipulation des disciples soufis, consulter les articles:

Les Qubeissiats: manipulation des adeptes : ICI 

Les Qubeissiats : utilisation de la magie : ICI

Pourquoi autant de sectes ? : ICI 

Soufisme et magie (1) : ICI

(5) Voir les articles:  La magie dans le soufisme et le chiisme (paragraphe: les noms syriaques) : ICI

Soufisme et magie (2) (paragraphe: les mensonges) : ICI

 حكم ذكر الله بالأسماء السريانية : ICI

(6) (من أثار الطرق الصوفية صرف الناس عن الأذكار الصحيحة (دعاء الجن في أوراد الصوفية : ICI

     ظاهرة الإلحاد في اأسماء الحسنى. ICI

الأسماء السريانية عند الصوفية والشيعة : ICI

(7) الطريقة الشاذلية ودلائل الخيرات ICI

(8) Instructions pour la khalwa (en haut, à droite) : ICI Il est bon de faire une capture d’écran de cette page afin de conserver ces informations.

(9) حكم الذكر بالاسم المفرد : ICI

Innovation dans l’invocation : ICI

(10) محمد سعيد الجمل الرفاعي : ICI

(11) «The Ocean of The Mercy »: Muhammad Sa’îd al-Jamal a-Rifâ’î. Voir ICI puis cliquez sur les chapitres

(12) « The Path to Allah, Most High » Muhammad Sa’îd al-Jamal a-Rifâ’î . Voir ICI p223,224

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