Soufisme et Chiisme: la science intérieure

Soufisme et Chiisme: les points communs (4)

العلم الباطن

بسم الله الرحمن الرحيم والصلاة والسلام على نبينا محمد

Les soufis et les chiites ont en commun l’idée que la loi de l’islam a-chari’a الشريعة est partagée en ce qui est apparent, a-zâhir (الظاهر) et ce qui est intérieur, caché, al-bâtin ( الباطن ); en ce qui est commun ( العام ) et ce qui est particulier ( الخاص ). Cette croyance les a évidemment conduit à donner au Coran, aux hadiths et à la loi de l’islam des interprétations occultes et abstraites. De même, cela les a pousser à diviser les musulmans en deux groupes: les gens du communs (al-‘âma العامة ) et les gens formant l’élite ( al-khâssa الخاصة ). 

1) L’apparent et le caché (l’intérieur) الظاهر والباطن

A) Chez les chiites 

Les chiites pensent que toute chose apparente a un sens caché et pour eux, ’Alî رضي الله عنه a reçu la connaissance intérieure, de même que ses enfants qui sont, selon eux, leurs imams infaillibles.  Ils ont aussi partagé l’apparent et le caché entre le Prophète ﷺ et le successeur (al-wassî الوصي); ainsi ont-ils dit: « L’appel apparent (الدعوة الظاهرة) était la part du Messager d’Allah ﷺ et l’appel intérieur est la part de son successeur…L’apparent c’est la chari’a et le caché (l’intérieur) c’est la vérité; le détenteur de la chari’a c’est le Messager d’Allah ﷺ et le détenteur de la vérité, c’est le successeur (الوصي) ‘Alî ibn Abou Tâlib ».

Arrêtons-nous un instant sur cette idée diabolique, enjolivée par la poésie, qui se cache dans cette la phrase: « إن الظاهر هو الشريعة، والباطن هو الحقيقة : L’apparent c’est la chari’a et le caché (l’intérieur) c’est la vérité » Cela veut donc dire que la loi de l’islam n’est pas la vérité car elle est apparente, car seul, le caché (l’intérieur) est la vérité. Première insulte

Deuxième insulte: « le détenteur de la chari’a c’est le Messager d’Allah ﷺ et le détenteur de la vérité, c’est le successeur (الوصي) ‘Alî ibn Abou Tâlib » ce qui signifie que le détenteur de la vérité n’est pas le Prophète ﷺ mais ‘Ali رضي الله عنه» 

B) Chez les soufis

Les soufis ont repris les idées des chiites en partageant la religion en « vérité et en chari’a » et la science de la religion en « science de l’intérieur et science de l’apparence »

Abū Naṣr ‘Abd Allāh al-Sarrāj at Toussî الطوسي, né en Perse et mort en 378 H, écrit dans son livre « Les éclairs de lumière sur le soufisme اللمع في التصوف »: « La science est apparente et intérieure, le Coran est apparent et intérieur, le hadith du Messager d’Allah ﷺ est apparent et intérieur et l’islam est apparent et intérieur »

Ahmad ibn ‘Ajiba إبن عجيبة, soufi important de la voie ad-darqâwiyya-a-chadhiliyya, né en 1160H, au Maroc, a dit: « Jibrîl est d’abord descendu avec la chari’a الشريعة, quand elle fut établie, il descendit une deuxième fois avec la vérité que le Prophète ﷺ attribua à certaines personnes. Le premier qui en a parlé et l’a divulguée est sayyidina ‘Ali رضي الله عنه »

On trouve dans les livres soufis les mêmes récits, rapportés par les chiites, sur le fait qu’Alî رضي الله عنه s’est vu accordé la science de l’intérieur, comme par exemple: 

– ‘Ali رضي الله عنه aurait dit, selon eux: « Le Messager d’Allah m’a enseigné 70 chapitres de science que personne d’autre que moi ne connait » 

– le hadith forgé: « Je suis la ville de la science et ‘Ali est sa porte » (Voir : ICI )

2) Leurs arguments

Pour justifier leurs idées, les chiites et les soufis avancent les arguments suivants:

Les hadiths :

a) « إن للقرآن ظهرا وبطنا وحدا ومطلعا : Certes le Coran a un extérieur (lit: un dos), un intérieur, une prescription (hadd) et une entrée en matière » et « للقرآن باطن، وللباطن باطن إلى سبعة أبطن Le Coran a un intérieur et l’intérieur a (lui-même) un intérieur jusqu’à 7 intérieurs ». Ces hadiths sont inventés, voir ICI et  ICI

b) « أن لكل آيةً ظهْرا وبطنا وحدّا ومطلَعا Chaque verset a un extérieur et un intérieur, une prescription et une entrée en matière » (qui est un hadith mawkouf موقوف ou moursal مرسل voir ICI ). Pour la terminologie du hadith, en français, voir : ICI

c) « …والذي نفسي بيده، ما منه آية إلا ولها ظهر وبطن، وما فيه حرف إلا وله حد، ولكل حد مطلعPar Celui Qui (tient) Mon âme dans Sa main, il n’y a pas de verset (dans le Coran) qui n’ait un extérieur et un intérieur, ni de lettre qui n’ait de prescription et pour chaque prescription, il y a une une entrée en matière »   (hadith moursal; Ibn Hazm رحمه الله a dit qu’il ne peut pas servir de preuve; voir ICI )

d) « La science de l’intérieur est un des secrets d’Allah عز وجل et une des décisions d’Allah qu’Il lance dans les cœurs de qui Il veut parmi Ses adorateurs علم الباطن سر من أسرار الله عز وجل وحكم من أحكامه يقذفه في قلوب من يشاء من عباده » ce hadith est mawdou, inventé, voir ICI

e) Ibn Mass’oud رضي الله عنه a dit: « أُنزِل القرآنُ على سبعةِ أحرُفٍ ، لكلِّ آيةٍ منها ظهرٌ وبطنٌ ، ولكلٍّ حدٌّ ومَطلَعٌ وإن علي بن أبي طالب عنده علم الظاهر والباطن : Le Coran a été révélé selon 7 lettres; pour chaque verset, il y a un extérieur (lit: un dos) et un intérieur et pour chacun, il y a une prescription et une entrée en matière et certes ‘Alî Ibn Abî Tâlib possède la science de l’apparent et du caché » Les savants ont dit qu’ibn Mass’oud رضي الله عنه n’a jamais dit cela et que cette parole n’est pas correcte. Voir ICI

Il existe bien un hadith sur le sujet, reconnu par des savants et déclaré comme faible par le cheikh al-Albanî رحمه الله , qui est: « أُنزِل القرآنُ على سبعةِ أحرُفٍ، لكلِّ آيةٍ منها ظهرٌ وبطنٌ، ولكلٍّ حدٌّ ومَطلَعٌ  Le Coran a été révélé selon 7 lettres; pour chaque verset, il y a un extérieur (lit: un dos) et un intérieur et pour chacun, il y a une prescription et une entrée en matière » ( Voir ICI )

Explication du hadith : Que signifient les lettres ? La meilleure des réponses est qu’il s’agit de sept manières de lire qui comportent des variations au niveau des mots mais restent concordantes au niveau du sens. S’il arrive qu’il y ait des variations à propos du sens, cela implique la diversité et la différence et non la contradiction et l’opposition. (Pour plus de précisions, voir ICI ). Plus tard, durant le califat de ‘Othman رضي الله عنه les Compagnons رضي الله عنهم décidèrent de ne garder qu’une seule de ces lectures afin d’éviter les disputes entre les croyants. (Pour plus de détails, voir ICI )

Pour ce qui du passage « pour chaque verset, il y a un extérieur (lit: un dos) et un intérieur », beaucoup d’explications ont été avancées comme:

– l’extérieurالظهر signifie la prononciation اللفظ du Coran et l’intérieur البطن son interprétation.

– son extérieur, c’est ce qui apparait clairement comme significations et son intérieur, c’est ce qui est caché, difficile à comprendre et qui a besoin d’une profonde réflexion et d’une parfaite compréhension pour en faire sortir ses significations.

– son extérieur: c’est-à-dire ses récits et son intérieur: c’est prendre (le verset) en considération, profiter de ses avis et (suivre) l’avertissement (qu’il contient)… 

-son extérieur veut dire sa révélation à laquelle il faut croire et son intérieur, c’est l’obligation de le mettre en pratique.

Pour le passage « et pour chacun, il y a une prescription حدّ et une entrée en matière مطلع », le mot prescription حدّ a donné lieu à plusieurs interprétations, parmi lesquelles:

– ce qui nous est déclaré et qui nous est interdit de transgresser et d’enfreindre parmi le licite et l’illicite…

– les obligations et les lois

Quant au terme al-matla’ (entrée en matière), il a été défini comme étant:

– sa récompense et sa punition

– la compréhension; parfois Allah تعالى accorde, à celui qui y réfléchit et y médite, comme interprétation et significations ce qu’Il n’accorde pas à d’autres. Voir ICI

Ce hadith ne veut donc pas dire qu’il existe une science extérieure réservée aux savants musulmans et une autre, intérieure, réservée à une « élite » comme l’affirment les chiites et les soufis.

f) Les soufis prennent la parole suivante d’Abou Houraïra  رضي الله عنه comme preuve de l’existence de la science ésotérique et du panthéisme وحدة الوجود. Voyons tout d’abord quelle est cette parole rapportée par al-Boukhârî. Abou Houraïra  رضي الله عنه a dit: « J’ai appris du Messager d’Allah ﷺ deux récipients (de science): quant à l’un des deux, je l’ai transmis et quant à l’autre, si je le communiquais, on me couperait la gorge ». 

Les savants sont unanimes sur le fait que ce qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه a caché n’a aucun rapport avec le panthéisme (qui est un koufr manifeste) ou la science ésotérique. Il s’agit plutôt de quelques hadiths sur les troubles et les signes de l’Heure qui s’opposent à certains émirs contemporains d’Abou Houraïra  رضي الله عنه. (Ce dernier cacha ces hadiths) par crainte de leur tyrannie et leur injustice. Il a estimé que dissimuler ces hadiths ne diminuait en rien la religion car l’injustice du tyran est visible, connue et n’a pas besoin d’un hadith qui l’explique.

L’imam al-Qurtubî رحمه الله a dit: « Nos savants ont dit: ‘’ Ce qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه n’a pas divulgué, par crainte de la tentation ou du meurtre, concerne les troubles, le nom des apostats, des hypocrites et choses de ce genre qui ne concernent pas les preuves évidentes البينات et la bonne voie والله تعالى أعلم »

Si l’opinion sur le panthéisme et la science ésotérique était authentique et légale, comment serait-il possible que le Prophète ﷺ l’ait dissimulée et ordonné à ses Compagnons رضي الله عنهم de la cacher ??? Pourquoi cacher une vérité ayant trait à des questions fondamentales de la croyance alors qu’Allah عز وجل dit: « Certes ceux qui cachent ce que Nous avons fait descendre en fait de preuves et bonne direction après l’exposé que Nous en avons fait aux gens, dans le Livre, voilà ceux qu’Allah maudit et que les maudisseurs maudissent » (La vache: 159)

Ibn Hajar رحمه الله a dit: « Les savants ont interprété le récipient (la science) qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه n’a pas communiqué comme étant les hadiths mentionnant les noms des mauvais gouvernants, leur manière d’être et leur époque; d’ailleurs, il arrivait qu’Abou Houraïra  رضي الله عنه en nomme certains par un surnom, sans les citer explicitement, par crainte pour lui-même, comme lorsqu’il a dit: « Je cherche refuge auprès d’Allah contre le début des années soixante et la gouvernance des jeunes » faisant allusion au califat de Yazid ibn Mou’âwiya qui eut lieu en l’an 60 de l’Hégire. Allah تعالى exauça l’invocation d’Abou Houraïra  رضي الله عنه qui mourut un plus tôt.

Pour plus de détails, voir « La signification des propos d’Abou Houraïra رضي الله عنه » (en français): ICI et pour la version arabe: ICI

On peut citer également l’exemple d’Houdhaïfa ibn al-Yamân رضي الله عنه à qui le Prophète ﷺ avait enseigné le nom des hypocrites. Bien que ce Compagnon connaissait ces hypocrites, il ne  divulguait pas leur noms. Un jour ‘Omar رضي الله عنه lui demanda:  « Y a-t-il un hypocrite dans les gens qui travaillent pour moi? » Il répondit: « Oui » ‘Omar رضي الله عنه dit alors: « Qui est-ce? » Il dit: « Je ne le citerais pas »…C’est pourquoi lorsque quelqu’un mourrait et qu’Houdhaïfa رضي الله عنه n’assistait pas à la prière funéraire, alors ‘Omar رضي الله عنه n’y assistait pas non plus. (Pour plus de détails sur sa vie, consulter « نبذة مختصرة عن سيرة الصحابي الجليل حذيفة بن اليمان رضي الله عنهما : ICI  »

3) Tafsirs ésotériques du Coran

En affirmant détenir « une science spéciale », les soufis et les chiites en ont ainsi profité pour interpréter le Coran, de la façon qui les arrange, afin de justifier leurs idées et leurs croyances. Avant de donner quelques exemples de ces commentaires, il est intéressant de constater que les juifs aussi ont fait l’interprétation ésotérique et symbolique de la Bible, nommée la Kabbale.  À ce sujet, il est intéressant de constater, dans cette vidéo, en français, que la Kabbale est associée à la pratique de la magie: voir ICI 

A) Chez les chiites

– Pour les chiites duodécimains, les versets « (C’est Lui) qui connaît le mystère الغيب. Il ne dévoile Son mystère à personne. Sauf à celui qu’Il agrée comme Messager… » (72:26,27) signifient que les imams connaissent le mystère ( أصول الكافي).

– Al-Khomeini interprète le verset: « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit… »(4:58) ainsi: « Allah a ordonné au Messager de rendre le dépôt, c’est-à-dire al-imamat الإمامة à leurs ayants-droit qui est l’émir des croyants qui devra le rendre à celui qui viendra après lui, et ainsi de suite » (الحكومة الإسلامية للخميني)

– Dans son tafsir, al-Qummi « Et la terre resplendira de la lumière de son Seigneur… »(39:69) affirme que le Seigneur de la terre est en fait l’imam de la terre qui, lorsqu’il se montre aux gens, ces derniers n’ont plus besoin de la lumière du soleil et de la lune !!!

B) Chez les soufis

– Ibn ‘Arabî, dans son tafsir, a dit au sujet des versets « Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement ?. Sur la grande nouvelle » (78:1,2) que l’émir des croyants Alî, c’est lui la grande nouvelle.

– Ibn ‘Atā’ Allah Al-‘Iskandarī   ابن عطاء الله الاسكندري soufi important de la voie a-Chādhiliyya a dit que le verset: « Si nous abrogeons un verset آية quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable… » (2:106) signifiait: « Nous ne faisons pas disparaître de wâli ولي d’Allah, sans le remplacer par (quelqu’un) de meilleur ou de semblable ! (لطائف المنن )  (NdT: dire que le terme « Âya (verset, signe) » utilisé par le Très Haut signifie un wâlî est grave car c’est une déformation du sens du verset et des tafsîrs des savants. Par contre, on peut faire une comparaison intéressante avec les chiites duodécimains qui donnent à certains d’entre eux le titre de âyatoullah ( آية الله : signe d’Allah)) (voir à ce sujet: Soufisme et Chiisme (1))

– Dans la voie at-Tijâniyya (voir Soufisme et Magie (1)), les montagnes, mentionnées dans le verset : « Et la Terre, Nous l’avons étendue et Nous y avons enfoncé fermement des montagnes… » (50 Qâf: 7) signifient les wâlis d’Allah ?!!!

– Pour la voie al-Khatmiyya, la corde d’Allah حبل الله , dans le verset « Et cramponnez-vous tous ensemble à la corde d’Allah et ne soyez pas divisés… » (3:103) désigne les gens de la maison آل البيت (la famille du Prophète ﷺ); pourtant, des hadiths nous indiquent qu’il s’agit du Coran (voir ICI) ; dans les tafsirs, on trouve, pour ce terme, les interprétations suivantes :

 « le Coran, le pacte d’Allah عهد الله », en référence à un autre verset (3:112) où le mot « corde حبل » est aussi utilisé ( tafsir Ibn Kathir)

« la religion d’Allah » (tafsir a-Sa’dî)

« la Communauté الجماعة, le Coran, le pacte d’Allah » (tafsir a-Tabarî)

Les chiites duodécimains ont interprété beaucoup de versets en prétendant qu’ils parlaient des imams de Âl al Baït; de même, les soufis ont expliqué des passages du Coran, à leur façon, pour faire croire que ces versets parlent des wâlis الأولياء. Ils se rejoignent donc sur l’idée d’une science intérieure, réservé à leur élite, afin de pouvoir faire un tafsir ésotérique باطني du Coran. Les chiites et les soufis ont ainsi interprété les textes coraniques sans tenir compte des principes de la chari’a et de la linguistique; ils ont donné à ces textes des significations et des objectifs différents, ce qui constitue, sans aucun doute, une falsification du sens des textes du Livre d’Allah عز وجل ! De même, ils sont sont d’accord pour dire que cette sorte de tafsir, seuls leurs élites peuvent le comprendre. 

4) Profanation des versets d’Allah الإلحاد في آيات الله 

Les soufis et les chiites (ou toute autre personne) qui osent changer le sens des versets coraniques feraient bien de méditer la parole d’Allah تعالى Qui nous apprend que « Certes ceux qui profanent Nos versets  إنَّ الذين يُلْحِدُون في آياتنا ne Nous sont pas cachés لا يَخْفَونَ عَلَيْنا… » ( Les versets détaillés: 40).

Al-ilhâd الإلحاد des versets d’Allah عز وجل signifie les faire dévier de l’exactitude, et ce, quelle que soit la manière utilisée : soit en les reniant, en les rejetant et en accusant de mensonge la personne qui les rapporte; soit en les dénaturant, en changeant leur véritable signification et en leur donnant des significations contraires à la vérité.

Le Très Haut menace celui qui profane Ses versets (en lui disant) qu’il n’est pas caché de Lui, bien plus, son Seigneur connait ce qui est apparent et caché chez lui et Il le rétribuera pour cet acte commis (al-ilhad). C’est pourquoi Le Très Haut dit (ensuite) « Est-ce que celui أَفَمَن qui sera jeté au Feu » comme celui qui profane les versets d’Allah « est meilleur ou bien celui أم من qui viendra confiant آمِناً le Jour de la Résurrection ? » (qui se sent en sécurité) du châtiment d’Allah et qui mérite Sa récompense ? Il est connu que ce dernier est meilleur….

Pour plus de détails, voir le tafsir d’A-Sa’dî : ICI ; celui d’Ibn Kathir : ICI et celui de Tabari : ICI

Remarques importantes sur la traduction du sens du verset ci-dessus :

Dans certaines traductions, on trouve, pour les termes الذين يلحدون في آياتنا « ceux qui dénaturent, déforment le sens de Nos versets ». Traduire le verbe alhada fî ألحد في de cette façon restreint la signification de ce verbe qui a un sens beaucoup plus fort et plus large comme on le constate dans les tafsirs. On remarque d’ailleurs que dans ces mêmes traductions, le verbe alhada fî, dans le verset 180 de la sourate Al-A’râf, a été traduit par « profaner » (voir le sujet sur la profanation des Noms d’Allah تعالى ).  

Pour ce qui est des autres différences (de moindre importance) dans la traduction du verset, les mots arabes ont été accolés à la traduction afin de faciliter la vérification.

Et Allah تعالى sait mieux.

Profanation des versets d'Allah dans le soufisme et le chiisme
Profanation des versets d’Allah dans le soufisme et le chiisme

5) Existe-t-il une science intérieure ?

Un jour, Ibn Taymiyyah رحمه الله fut interrogé sur la nature de le science intérieure; sa réponse fut la suivante:

« Si on entend par là la science qui est cachée de la plupart des gens, alors elle est de deux sortes: la première est une science intérieure باطن qui contredit la science apparente العلم الظاهر et la deuxième sorte est celle qui ne la contredit pas.

La première sorte est fausse, et celui qui prétend (détenir) une science intérieure ou une science du caché qui contredit la science apparente se trompe. Il est soit un athée incroyant, soit un ignorant égaré.

Quant à la deuxième sorte, elle consiste, en fait, à parler sur la science apparente. Cette science intérieure peut donc être vraie comme elle peut être fausse; c’est pourquoi, afin d’être acceptée, elle ne doit pas contredire la science apparente connue et doit être reconnue comme vraie. Et dans le cas où on sait qu’elle est fausse, elle sera alors rejetée, ou sinon, on s’en abstiendra…»   ( ICI )

Pour Ibn Taymiyyah رحمه الله, celui qui affirme que le Prophète ﷺ est envoyé avec la science extérieure, sans la science intérieure, a en fait cru en une partie de ce avec quoi il est venu et a renié une autre partie, il devient donc mécréant. Voir son livre, en français « La distinction entre les alliés (les wâlis) du Tout Miséricordieux et les alliés du Diable » ICI  pages 108, 109.

6) Conclusion

Étant donné que les chiites et les soufis ne trouvent rien dans le Coran qui confirme leur programme et leur voie, il leur fallait donc trouver un moyen pour donner au Livre d’Allah تعالى , aux hadiths et à la loi de l’islam, des interprétations qui suivent leurs passions et appuient leurs idées. Ce moyen c’est l’affirmation de l’existence d’une science intérieure, réservée à une élite, faisant bien entendu, partie de leur groupe. Faire croire que l’on possède « une science cachée » est en réalité un piège qui a plusieurs fonctions parmi lesquelles :

– remettre les barrières entre Allah تعالى et Ses créatures, barrières que l’islam est venu détruire.

– attirer les musulmans pour en faire des adeptes du groupe, en leur faisant miroiter l’accès à cette science.

– diviser la Communauté.

– déformer le message de l’islam.

Les musulmans se doivent donc d’être sur leurs gardes afin de ne pas se faire piéger par les discours enjolivés qui veulent les éloigner de la science divine et de la voie droite. oummatoukoum le 9 Rabî’ al-Awwal 1442/ 26-10-2020.

والله تعالى أعلم

Références

1) Le livre العلاقة بين الصوفية والإمامية، جذورها، واقعها، أثرها على الأمة: د. زياد عبد الله الحمام  (Le lien entre le soufisme et le chiisme duodécimain, ses origines, sa réalité, son influence sur la Communauté: dr Ziyâd ‘Abdoullah al Hamâm) p 98 à 121

Présentation du livre: ICI

2) الظاهر والباطن : ICI

3) تشابه الشيعة واليهود في الوصية بالإمامة :  ICI

4)   مفهوم تقسيم الدين إلى حقيقةٍ وشريعةٍ وآثاره السيِّئة على الأمَّة : ICI

La science intérieure commune au soufisme et au chiisme.
Les tafsirs ésotériques du Coran.

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